Reportage

"Sciences pour tous" : des élèves-stagiaires de 3e à la découverte des laboratoires de l'université Paris-Saclay

Près de 60 élèves de 3e participent à l'opération "Sciences pour tous".
Près de 60 élèves de 3e participent à l'opération "Sciences pour tous". © Clément Rocher
Par Clément Rocher, publié le 02 décembre 2021
5 min

L’opération "Sciences pour tous", portée par l’université Paris-Saclay et l’association Sciences Essonne, accueille des élèves de troisième de REP+, en stage de découverte. Ils peuvent ainsi découvrir les laboratoires, faire de petites manipulations et participer à des expériences. Une façon d'ouvrir le champs des possibles pour ces collégiens issus de territoires rencontrant des difficultés sociales.

Ce mardi 30 novembre, une soixantaine d’élèves de 3e de la commune de Grigny (91) sont réunis à la Maison d’Initiation et de Sensibilisation aux Sciences (MISS) pour participer à différents ateliers. Réunis autour de la table, ces jeunes collégiens voient leur avenir en grand. Mahamadou veut devenir ingénieur automobile. Vanessa se voit plutôt médecin généraliste. Certains ne cachent pas leur étonnement face aux réponses de leurs camarades.

Rendre la culture scientifique accessible aux plus jeunes

Pour la troisième fois, l’Université Paris-Saclay organise l’action "Sciences pour tous" en partenariat avec l’association Sciences Essonne. Cette opération propose aux élèves de 3e issus d’établissements situés en REP+ (réseau d’éducation prioritaire) une semaine de stage d’observation en milieu professionnel dans les laboratoires de recherche. À la rentrée 2020, 730 collèges se situent en REP et 364 sont classés en REP+.

Dès leur arrivée, les jeunes élèves sont rapidement impressionnés par l'étendue du campus du plateau de Saclay. Il faut dire que le pôle scientifique et technologique est vingt fois plus grand que la ville de Grigny. "C’est vraiment grand. Il y a beaucoup de bâtiments. On dirait une ville", s’émerveille Mahamadou.

Projet de l’Université Paris-Saclay, la région Ile-de-France et le CNRS, la MISS est un espace de pratique dans lequel les élèves et les jeunes chercheurs expérimentent et découvrent ensemble des démarches scientifiques, ainsi que le monde de la recherche.

La grande majorité de ces collégiens se sont portés volontaires pour participer à cette semaine de découverte. "Je suis intéressée par les sciences. Je n’ai pas trouvé de stage dans le domaine de la médecine, alors mon CPE m’a proposé de participer à ces ateliers", explique Vanessa.

Cette opération leur permettra de réfléchir à la poursuite de leurs études. Et, pourquoi pas, de se découvrir une vocation.

"Il faut aussi leur faire prendre conscience que l’université publique, c’est pour tous", assure une membre de l’association Sciences Essonne. Les collégiens sont préoccupés pour leur avenir : un tiers des collégiens (31%) n’envisagent pas clairement leur poursuite d’études, selon une enquête menée par l'AFEV sur le rapport à l’école des enfants des quartiers populaires, publiée en septembre 2021.

Activités ludiques et découverte des laboratoires

"J’appelle à la barre monsieur l’ingénieur", scande une élève. Au cours de l’après-midi, un groupe de collégiens ont participé un petit procès au cours duquel ils devaient débattre du bien fondé d’un appareil électronique. Chacun cherche le meilleur argument pour gagner l'approbation du jeune jury. Les rires fusent dans la salle, l’ambiance est détendue.

En parallèle, un autre groupe de collégiens a suivi une animation, portée par une jeune doctorante, sur les images numériques. Les élèves ont notamment découvert qu’il était possible de reconnaître des fausses images. Un module particulièrement pertinent, à l'heure des "deep fakes" (technique de trucage visant à modifier une image ou un son dans un but malveillant, NDLR) et des fausses informations qui circulent parfois plus vite que les vraies. Lors de cet atelier, ils ont notamment eu droit à un petit court d'éducation aux médias. Cerise sur le gâteau : ils ont même pu créer leur propre filtre Instagram.

La veille, les jeunes élèves ont pu observer un accélérateur de particules au Musée de la Lumière et de la Matière. Le reste de la semaine, ils pourront s’exercer à la cuisine moléculaire à l’Institut de Chimie Moléculaire et des Matériaux d'Orsay, pratiquer des expériences à l’UMR Génétique Quantitative et Évolution-Le Moulon, mais aussi découvrir le cabinet des curiosités de la faculté des sciences.

Le vendredi 3 décembre après-midi, les élèves-stagiaires seront tous réunis pour une restitution commune de leur semaine de stage. L'occasion pour eux de se remémorer les meilleurs moments de la semaine, et peut-être de se pencher sur leur avenir.

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