Reportage

Une année en troisième : coup de pression sur la 3e4

Cours de SVT sur le vivant et son évolution pour les 3e4 du collège Gustave-Flaubert.
Cours de SVT sur le vivant et son évolution pour les 3e4 du collège Gustave-Flaubert. © Martin Rhodes
Par Martin Rhodes, publié le 13 décembre 2016
1 min

IMMERSION AU COLLÈGE. Épisode 4. En cette fin d’année, la fatigue vient s’ajouter à la pression du premier bilan trimestriel. Après quelques débordements, les professeurs attendent de la 3e4 du collège Gustave-Flaubert, à Paris, qu’elle redresse la barre...

"Monsieur, 20 h 30 ?", demande Mohamed. "C'est trop tard, mon grand. 20 h 00, pas plus tard", répond Kamel Chabane, le professeur principal de la 3e4, en inscrivant le rendez-vous dans son agenda. La remise des premiers bulletins de l'année, fixée au jeudi suivant, est pour lui l'occasion de rencontrer tous les parents. Un certain nombre d'élèves redoute cette entrevue et la classe n'a jamais été aussi calme qu'en ce vendredi matin.

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Un cours à finir

"Je vous explique le déroulement des opérations. Il faut impérativement que l'on finisse ce cours de géographie avant les vacances. Alors, au boulot !", lance Kamel Chabane en allumant le rétroprojecteur. Le cours en question porte sur les principales aires urbaines en France. "Pour le brevet, vous devez être capable de les localiser, rappelle le professeur, en baladant le petit point rouge de son laser sur une carte par anamorphose ("Par quoi, Monsieur ?"). Vous noterez, ajoute-t-il, que la région parisienne est démesurée parce qu'elle concentre une grande partie de la population française." On passe au texte de synthèse. Certains mots sont cachés. Les mains se lèvent spontanément et les propositions fusent. Émilie trouve très vite les mots manquants de la première phrase.

Petit rappel à l'ordre

L'ambiance est studieuse malgré la fin de semaine et les vacances qui arrivent à grands pas. Il faut dire que le premier brevet blanc est dans moins d'un mois et que le conseil de classe du premier trimestre est passé par là. Les professeurs de la 3e4 se sont réunis le 29 novembre 2016. La moyenne générale de la classe est de 12/20. Six félicitations et sept avertissements de travail ont notamment été distribués. Si "l'ensemble est convenable", l'équipe pédagogique constate que les résultats et l'état d'esprit général se sont nettement dégradés au cours du trimestre. Une baisse de régime en partie due à un petit groupe d'élèves qui dissipent les autres et désobéit à certains professeurs.

Il a fallu mettre les points sur les "i". Les parents des élèves concernés ont été convoqués dans la foulée. Il a également fallu rappeler les enjeux de la classe de troisième : le brevet et le passage dans un lycée professionnel ou un lycée général et technologique.

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De la classe au spectacle

À 11 h 40, la cloche sonne. Cinq minutes plus tard, Juliette Springer commence son cours. "Je vous écoute", lance la professeure de SVT (sciences de la vie et de la Terre) en pointant du doigt la question projetée sur le tableau : "D'où vient la diversité des individus d'une population ?". Les hypothèses formulées par les élèves sont inscrites dans un document Word : "de la génétique", "des chromosomes", "du soleil", "des migrations". "On saura à la fin du chapitre si vos hypothèses sont bonnes. À partir d'aujourd'hui, on se plonge dans le vivant et son évolution", annonce Juliette Springer. L'heure de SVT sera assez agitée, comme toutes celles qui précèdent à la fois le déjeuner et une sortie de classe à l'extérieur de l'établissement. Cet après-midi, c'est théâtre !

nullOn prend place, le spectacle va commencer... //  © Martin Rhodes

À 14 h 30, les lumières s'éteignent et le spectacle commence au centre d'animation Paris Anim' Dunois. Dans le cadre du parcours citoyen, les élèves de troisième qui ont choisi espagnol en deuxième langue vivante assistent à une pièce de théâtre franco-ibérique. Le sujet de la représentation, l'égalité entre les hommes et les femmes, est régulièrement évoqué en classe. Les saynètes mettent en scène des personnages à la fois naïfs et cocasses : un homme qui n'est pas aussi viril que son père l'aurait voulu, une adolescente qui a honte de ses premières règles, une femme qui, au dire de son mari, n'est "bonne qu'à éplucher des patatas". Les élèves rient. Certains commentent tout haut. Pour la forme, les professeurs-accompagnateurs demandent le silence avec d'interminable "Chhuuuuttttt". L'objectif, qui est de provoquer un électrochoc et une prise de conscience, est largement atteint.

Le collège Gustave-Flaubert en chiffres

560 élèves
1/4 d'élèves boursiers
5 classes par niveau
1 classe relais et 1 classe Ulis
75,2 % de réussite au DNB (diplôme national du brevet) en 2016 mais une forte hétérogénéité du niveau des élèves : 13 % de mention TB, 21 % de mention B, 18 % de mention AB, 22 % sans mention.

L'Etudiant retourne au collège !

En 2016-2017, la rédaction de l'Etudiant retourne sur les bancs du collège ! Direction l'établissement Gustave-Flaubert, à Paris. Mois après mois, on partage la vie d'une classe de 3e durant cette année scolaire rythmée par le stage, la préparation de l'orientation des élèves et celle du brevet. Pour suivre notre immersion : #letudiantretourneaucollege

Lire aussi :

- L'épisode 1 de l'immersion au collège

- L'épisode 2 de l'immersion au collège

- L'épisode 3 de l'immersion au collège

- L'épisode 1 de l'immersion au lycée

- L'épisode 2 de l'immersion au lycée

- L'épisode 3 de l'immersion au lycée

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