La CDEFI avance ses premières propositions sur le financement de la formation des ingénieurs

Sophie Blitman Publié le
La CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) doit adresser fin janvier des propositions aux candidats à l'élection présidentielle. Les écoles d’ingénieurs et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se sont mis d’accord pour en faire émerger deux lors de l’assemblée générale de la Conférence, le 18 janvier : inciter les entreprises à davantage financer les formations des ingénieurs, et mieux encadrer l’emploi étudiant.

« La dotation 2012 ne permet pas aux établissements de maintenir leur activité par rapport à 2011 »
Christian Lerminiaux

Il faut diversifier les ressources des établissements : tel est le message que souhaitait faire passer Christian Lerminiaux, président de la CDEFI qui tenait son assemblée générale le 18 janvier 2011 à Paris, en présence du ministre Laurent Wauquiez. Dans le contexte d’une conjoncture économique difficile, « nous sommes bien conscients que le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche ne reposera pas uniquement sur l’Etat », a déclaré le président de l’UTT (Université de technologie de Troyes).  Alors que les moyens des écoles d’ingénieurs ont augmenté de 1,4 % en 2012, il a souligné que cette dotation de l’Etat « ne permet pas aux établissements de maintenir leur activité par rapport à 2011 ».

Inciter les entreprises à financer les formations d’ingénieurs

Dès lors, Christian Lerminiaux prône une plus large participation des entreprises, à travers des « systèmes novateurs », comme le financement par une entreprise de tout ou partie de la formation d’un élève ingénieur qui s’engagerait, en contrepartie, à travailler pour cette entreprise à l’issue de ses études, pendant une durée de trois à cinq ans. Une idée reprise par Laurent Wauquiez qui y voit « un bon moyen d’inciter les entreprises à s’intéresser de plus près à l’enseignement supérieur et la recherche ».

Encadrer l’emploi étudiant

Autre proposition avancée par la CDEFI : la mise en place d’un « chèque mission étudiant », sur le modèle du chèque emploi associatif, permettant aux étudiants de « travailler dans les établissements, qui bénéficieraient peut-être d’une exonération de charges ». Là encore, satisfecit du ministre qui salue cette « bonne idée » qu’il faut, cependant, selon lui, encadrer, afin de garantir à l’étudiant « des missions valorisantes à l’intérieur des écoles ou dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche ». Le concept n’est pas nouveau : en 2008, une proposition de loi sur le « chèque mission étudiant » //font>avait déjà été déposée à l’Assemblée nationale. Mais Laurent Wauquiez a estimé que « nous sommes désormais prêts » pour lancer un tel projet. Et de promettre de s’y atteler pour la rentrée prochaine… si l’UMP est toujours au gouvernement.

Car les élections sont bien l’horizon vers lequel tendent désormais les regards, et la CDEFI entend faire entendre sa voix dans la campagne présidentielle. Au-delà des deux idées avancées à l’issue de leur assemblée générale, les directeurs d’écoles d’ingénieurs vont soumettre, la semaine prochaine, des propositions à tous les candidats. Et en attendront des réponses.


Former davantage d’ingénieurs

En France, 30 000 diplômés sortent chaque année des écoles d’ingénieurs. Il en faudrait 10 000 de plus. Devant les directeurs de la CDEFI, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a ainsi posé la question de savoir « comment attirer plus d’étudiants vers les formations d’ingénieurs » et « comment inciter les diplômés à se tourner vers les entreprises, et non vers les carrières financières ».
Pour Christian Lerminiaux, il faut mettre l’accent sur l’information, pour « convaincre les étudiant qu’ils ont leur place dans notre système ». Autre enjeu : les inciter à se tourner vers les PME et PMI, grandes pourvoyeuses d’emplois.

Sophie Blitman | Publié le