À l’Élysée, les adieux de François Hollande aux présidents d’université

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À l’Élysée, les adieux de François Hollande aux présidents d’université
Le président de la République a convié les présidents d'université à un dîner à l'Elysée pour la troisième année consécutive. // ©  CPU
François Hollande a réuni, lundi 5 décembre 2016, les présidents d’université et les recteurs pour un dîner de fin d’année… Et de fin de mandature. L’occasion de dresser un bilan en demi-teinte de son action pour l’enseignement supérieur.

Je veux saluer l’action de Jean-Loup Salzmann pour ne pas vous obliger à saluer la mienne." C’est avec ce mot ironique que François Hollande a inauguré, lundi 5 décembre 2016, le dîner annuel de la CPU (Conférence des présidents d'université) à l’Élysée. Un dîner aux allures de tournée des adieux pour Jean-Loup Salzmann, qui quittera la présidence de la CPU à la fin de l’année, tout comme pour le président de la République, au lendemain de sa décision de ne pas se représenter pour un deuxième mandat.

Dans la salle des fêtes du Palais, entourés de la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, du secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Thierry Mandon, et de Louis Schweitzer, Commissaire général à l’investissement, les deux hommes se sont livrés à l’exercice du bilan, exhortant les candidats à l’élection présidentielle à placer l’université et la recherche au cœur de leur programme. Dans son discours, le président de la CPU appelle à un acte 3 de l’autonomie des universités, rejetant avec force l’idée d’une nouvelle loi.

François Hollande admet avoir compris, "mais peut-être pas assez" que "l’autonomie et les moyens" étaient la clé du rayonnement des universités, tout en rappelant avoir augmenté de 850 millions d’euros le budget de l’enseignement supérieur.

À son crédit, François Hollande cite l’abrogation de la circulaire Guéant, l’esprit de dialogue qui "a pu trouver sa concrétisation dans la réforme du master", la réforme des Comue, "ces communautés de travail, qui doivent encore trouver leur équilibre", ou encore la décision de consacrer la moitié du PIA 3 à l’enseignement supérieur, "avec un effort particulier sur l’innovation pédagogique".

J’ai une très grande confiance en vous et je vous invite à poursuivre votre chemin.
(F. Hollande)

Saclay : une obligation de réussir

S’agissant des Idex, le président de la République comprend "la déception douloureusement ressentie" pour les équipes dont les projets qui n’ont pas été retenus par le jury. Mais, estime-t-il, "mettre en cause l’indépendance du jury, c’est comme mettre en cause le peuple quand il ne vous suit pas : il faut convaincre." Des propos qui tranchent avec ceux tenus en 2015 : François Hollande avait alors trouvé le jury "trop corseté."

Évoquant l’épineux dossier du campus de Saclay, François Hollande se fait plus insistant : "Il nous faut en faire un bon exemple, et pas un contre-exemple, personne ne comprendrait que nous ne réussissions pas."

Enfin, le président de la République invite les présidents d’université à faire de la formation continue "un objectif pour leurs établissements", à collaborer d’avantage avec les entreprises dans une claire "répartition des rôles " et à développer leur rayonnement international, grâce à la qualité de leur recherche. Et de conclure, sous les applaudissements : "J’ai une très grande confiance en vous et je vous invite à poursuivre votre chemin."

"C'est peut-être notre dernier dîner à l'Élysée..." glisse un convive soudain songeur. De table en table, c'est pourtant la politique éducative de... François Fillon, ancien ministre de l'Education et candidat à la présidentielle pour Les Républicains, qui domine les conversations. "Il était plutôt à l'écoute", se souvient un recteur. "Ce n'est pas avec des uniformes que l'on va relever le niveau des élèves en mathématiques..." se désole une autre. À la fin du dîner, le président de la République, escorté par le bureau de la CPU, s'attarde de table en table. On s'embrasse, on se félicite, on se serre le bras. Le président s'éloigne. Les mines sont émues. Sous la verrière de l'Élysée, une page est bel et bien tournée.

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