À l’Insa Toulouse, des nanoparticules pour authentifier les diplômes

Céline Authemayou Publié le
À l’Insa Toulouse, des nanoparticules pour authentifier les diplômes
La technologie développée par Nanolike, baptisée Nanoproof, permettra aux étudiants d'attester de l'authenticité de leur diplôme. // ©  Nanolike
Pour permettre à ses élèves de prouver l’authenticité de leur diplôme, l’Insa Toulouse a remis à ses nouveaux diplômés une carte, protégée de la falsification par un marquage à base de nanoparticules.

Contrairement au diplôme, la carte tient dans un portefeuille. De la taille d'une carte de crédit, le document a été remis le 21 novembre 2015 à tous les nouveaux diplômés de l'Insa Toulouse, lors de la cérémonie de remise de diplôme. Grâce à elle, les ingénieurs pourront très rapidement prouver aux recruteurs la validité de leur diplôme.

"Depuis deux ou trois ans, nous constatons une croissance importante du nombre de demandes d'authentification des diplômes, note Bertrand Raquet, directeur de l'Insa Toulouse. Les entreprises, notamment internationales, exigent de notre part une réponse rapide, leur permettant de garantir l'authenticité d'un CV."

L'école reçoit désormais ce type de sollicitation plusieurs fois par semaine. Et les fonctions support peinent à répondre à toutes les demandes. "Dans un contexte où la rationalisation des ressources est prônée, il nous fallait trouver une solution", argumente le directeur.

Double protection des données

L'école d'ingénieurs a donc répondu à la proposition de la start-up Nanolike. L'entreprise toulousaine, créée en 2012 par deux anciens de l'Insa, développe une technologie née dans les laboratoires de l'établissement. Elle utilise un marquage à base de nanoparticules pour prévenir les contrefaçons.

"La carte que nous avons proposé offre deux niveaux de sécurité, détaille Jean-Jacques Bois, président de Nanolike. Le premier est un QR code, grâce auquel diplômés et recruteurs peuvent aller sur une page sécurisée du site web de l'école et consulter toutes les informations les concernant. Le second est un marquage à base de nanoparticules, infalsifiable et intégré dans la carte même."

Vers la dÉmatÉrialisation des diplômes

Fabriquée à 500 exemplaires, la carte a été délivrée en plus du diplôme papier. Pour une raison simple: la signature du recteur d'académie assure la validité du document et celle-ci n'est pas (encore) numérique. "Cette initiative pose la question de la dématérialisation du diplôme, concède le directeur. Mais il ne faut pas se précipiter et nous échangeons régulièrement sur le sujet avec les services du rectorat."

Outre l'avantage de la fiabilité, la carte pourrait s'avérer être un outil économique. Quand un diplôme papier coûte entre 15 et 20 euros, la carte ne dépasse pas les quelques euros.

Bertrand Raquet présentera la carte à ses collègues des Insa lors de l'assemblée générale du groupe en décembre. Quant à Nanolike, elle a déjà été contactée par plusieurs établissements français et étrangers, intéressés par le produit.

Céline Authemayou | Publié le