À Nîmes, l'université s'offre une filière Staps à la rentrée 2018

Guillaume Mollaret Publié le
À Nîmes, l'université s'offre une filière Staps à la rentrée 2018
L'université de Nîmes souhaitait depuis de nombreux mois ouvrir une filière Staps. Ce sera chose faite à la rentrée 2018. // ©  Unîmes
À la rentrée 2018, l'université de Nîmes accueillera ses premiers étudiants en Staps. Présente sur place mardi 28 novembre 2017, la ministre Frédérique Vidal a rappelé que de telles créations de filières interviendraient dans plusieurs universités. Les noms des sites concernés devraient être connus avant fin décembre.

C'est un événement suffisamment rare pour être souligné : 200 nouvelles places seront ouvertes en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), grâce à la création à la rentrée 2018 d'un parcours de licence au sein de l'université de Nîmes. Cette décision devrait un peu soulager l'université de Montpellier, distante de 50 kilomètres, dont l'UFR Staps accueille plus de 2.400 étudiants… Un chiffre qui, à lui seul, représente la moitié des effectifs de l'université nîmoise.

"Nous allons orienter notre filière Staps avec la création d'une licence activité physique adaptée-santé qui travaillera notamment en relation avec l'Institut méditerranéen des métiers de la longévité [I2ML]", a souligné Emmanuel Roux, le président de l'université, lors de la pose de la première pierre d'un gymnase, mardi 28 novembre 2017, en présence de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal.

Dans un premier temps, 80 à 100 places devraient être ouvertes, en attendant les 200 promises. Deux postes de maître de conférences et de Prag (personnel enseignant du second degré affecté dans le supérieur) seront créés pour encadrer la filière.

Plusieurs sites concernés

Cette ouverture, souhaitée par l'université depuis de nombreux mois, a donné l'occasion à Frédérique Vidal de rappeler que le ministère travaillait actuellement à une augmentation "de plusieurs milliers de places" de la capacité d'accueil en Staps. "Avec l'ensemble des présidents d'université, nous identifions tous les sites où il est possible d'ouvrir des premières années, ce qui permettra, une fois le rythme de croisière atteint, de créer 500 places sur chaque site, a précisé la ministre. Nous en avons d'ores et déjà identifié quatre ou cinq [dont Nîmes et Vichy]. Nous aurons une visibilité globale d'ici à la fin de l'année." Derrière cet inventaire, se joue la fin du tirage au sort dans cette filière en tension. Mais les places à trouver pour atteindre ce but sont encore nombreuses : lors de la rentrée 2017, 10.000 bacheliers étaient restés sur la touche faute de places dans les UFR Staps.

Lors de sa visite, Frédérique Vidal a précisé que, pour accompagner l'augmentation des effectifs dans les filières en tension, environ 400 postes pourraient être créés "dès la rentrée prochaine". Un chiffre faisant écho à l'amendement adopté par les députés le 10 novembre 2017 et visant à débloquer une enveloppe de 15,4 millions d'euros pour le Plan étudiants dès le budget 2018. Lors de la présentation du texte, la ministre avait précisé que cette somme permettrait de créer l'équivalent de 446 postes dans les filières technologiques et en tension, ainsi que d'investir dans de nouveaux outils pédagogiques.

Afin de soutenir un secteur du sport "porteur d'emplois", notamment dans la perspective de la Coupe du monde de rugby et des jeux Olympiques, que la France accueillera respectivement en 2023 et en 2024, la ministre a par ailleurs appelé les universités à se montrer innovantes dans leur offre de formations. Elle a également souhaité le déploiement de passerelles vers des formations placées sous la tutelle d'autres ministères tels que celui des Sports (via les Creps, notamment) ou celui des Solidarités et de la Santé, certaines pratiques sportives pouvant désormais être prescrites par les médecins.

Interrogé, le président de la Conférence des directeurs et doyens de structures Staps, Didier Delignières, en poste à l'université de Montpellier, voit d'un bon œil la création d'une filière autonome dans un établissement voisin. Il prévient cependant : "Il faudra que les spécificités nîmoises prennent, faute de quoi les étudiants pourraient, du fait de la proximité de Montpellier, être tentés de nous rejoindre en deuxième année de licence, ce qui ne ferait que nous charger un peu plus."

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