L’accès aux études supérieures est-il plus difficile dans votre région qu’ailleurs ?
Dans notre région, le nombre de bacheliers qui poursuivent leurs études est de 10 à 13% en dessous de la moyenne nationale. Cela est dû à la ruralité d’une partie de notre territoire. Pour être dans la moyenne nationale, nous devons aider plus de 1.000 lycéens supplémentaires à se tourner vers le supérieur. Pour cela, il nous faut développer l’information et l’orientation dans le secondaire, mais également réfléchir aux passerelles vers les BTS et les DUT comme vers l’université. À ce titre, nous réfléchissons à un appel à projets pour mettre en place une année de mise à niveau ou des modules complémentaires pour les bacs professionnels.
En matière de recherche, quels sont les dispositifs que vous souhaitez introduire ?
Nous devons renforcer le rôle des laboratoires dans les domaines de la croissance verte, de l’innovation sociale, mais également développer des pôles de recherche d’excellence. Pour cela, il nous faut dresser un état des lieux des travaux de recherche en cours, une cartographie des laboratoires et mener une politique incitative en lien avec notre tissu économique local. Le développement des liens entre recherche, innovation et développement d’activités est indispensable au dynamisme de nos PME. Nous avons proposé depuis quelques années le chèque innovation régional pour permettre aux laboratoires qui travaillent avec les PME d’être soutenus jusqu’à 10.000 € dans le cadre de leurs travaux.
Quel regard portez-vous sur les Investissements d’avenir ?
Nous avons obtenu jusqu’à présent 4 millions d’euros – pour un Equipex – sur les 22 milliards annoncés ! Nous attendons encore les résultats de la vague 2 des Labex. Mais pour l’instant le bilan est décevant. Les lauréats des Investissements d’avenir sont concentrés sur quelques pôles. Il y a aussi des pépites dans des régions de petite taille, il aurait fallu que cela soit pris en compte.
Depuis un an, la région Poitou-Charentes travaille à l’élaboration d’un schéma régional d’enseignement supérieur et de recherche. Quels en seront les principaux axes ?
Le schéma que nous allons adopter doit nous permettre de définir nos priorités en matière d’enseignement supérieur et de recherche tout en prenant en compte la stratégie régionale déployée en faveur du développement économique. Nous avons établi huit axes de travail. Parmi les plus significatifs, figure notamment l’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur et à la recherche.
À l’occasion du Salon de Poitiers les 10 et 11 février 2012, EducPros donne la parole aux acteurs de l’enseignement supérieur de Poitou-Charentes. Alexis Blanc, vice-président enseignement supérieur et recherche de cette région, revient sur le projet de schéma régional d’enseignement supérieur et de recherche, sur l’incidence des Investissements d’avenir dans la politique régionale, mais également sur les passerelles entre lycées et établissements d’enseignement supérieur.
