Allemagne : débat autour d'une hiérarchisation des universités fondée sur la recherche

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le

A peine élu président de la Conférence des présidents d'université allemands (HRK-Hochschulkonferenz), Horst Hippler a lancé un pavé dans la mare et augmenté les craintes de ses détracteurs au sein de la même conférence. Par voie de presse, celui qui est aussi président du KIT (Karslruhe Institut für Technologie), l'une des neuf universités d'élite allemande, s'est prononcé en faveur d'une hiérarchisation des établissements du supérieur. Selon lui, les universités qui ne mettront pas l'accent sur la recherche et ne formeront pas assez de doctorants devraient perdre leur titre d'université et devenir des Fachhochschulen ou FHs (équivalent des IUT).

Cette redistribution des cartes serait un bouleversement complet du paysage universitaire allemand composé de 108 universités et de 210 FHs. Les plus petites universités disposant de peu de moyens financiers seraient les premières victimes de cette nouvelle hiérarchie qui devrait être opérée à l'issue d'une sorte d'audit réalisé par un conseil scientifique. 

Pour Micha Teuscher, président de la Hochschule de Neubrandebourg (Mecklembourg-Poméranie occidentale) et porte- parole des FHs auprès de la HRK, "cette déclaration fait état d'une méconnaissance totale de la réalité. Nos FHs font elles aussi, de la recherche et ce, depuis leur création il y a quarante ans. La seule différence est qu'il s'agit d'une recherche appliquée et qu'elle est interdisciplinaire, en aucun cas comparable donc avec ce qui est pratiqué à l'université". Certaines FHs songent d'ailleurs à demander le droit de former des doctorants. Le débat n'a pas fini de rebondir.

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