Allemagne : deuxième round pour la sélection des universités d’excellence

Marie Luginsland, notre correspondante en Allemagne Publié le
L’Allemagne n’a plus peur de propulser ses universités dans la compétition. Avec à la clef près de trois milliards de subventions, destinées essentiellement à la recherche.

Bochum, Brême, Mayence, Cologne, Tübingen, la TU (Technische Universität) de Dresde et l’université Humboldt de Berlin : sept nouvelles universités sont en lice. Début mars 2011, elles ont été présélectionnées parmi 22 institutions allemandes, pour le deuxième round de l’« Initiative d’excellence ». Elles auront jusqu’en septembre 2011 pour déposer un dossier qui les élira en juin 2012, parmi les douze futures détentrices d’un titre désormais très prisé en Allemagne, celui d’« Université d’excellence ».

Aix-la-Chapelle, Berlin, Fribourg, Göttingen, Heidelberg, Karlsruhe, Constance et les deux universités de Munich, les neuf autres titulaires de la première tranche (2006 et 2007, budget total de 1,9 milliard d’euros), sont elles aussi appelées à concourir pour cette deuxième chance. Une subvention totale de 2,7 milliards d’euros sera allouée entre 2011 et 2017.

Mais l’enjeu dépasse l’aspect financier. Le titre d’Université d’excellence confère une image inédite dans le paysage universitaire allemand où l’élite était  jusqu’alors proscrite. Et bien davantage encore. L’Initiative d’excellence donne une visibilité à l’international à des universités peu habituées aux parquets internationaux.

S’il est encore prématuré pour juger de l’effet au niveau des classements, le premier round de l’Initiative d’excellence aura eu le mérite de « structurer » les universités en les obligeant à se doter d’un profil. Car, outre le « concept d’avenir », deux autres catégories sont récompensées : la création d’une graduierte Schule (centre d’études et de recherches doctorales) et le cluster d’excellence.

À noter que ces deux derniers points sont des émanations des nouveaux pôles de recherche, alliant des coopérations avec des instituts privés ou semi-publics, comme les Fraunhofer Institute ou les Max Planck Institute.

Cap à l’Est

L’Initiative d’excellence reste toutefois centrée sur la recherche et laisse l’enseignement en marge. Une critique qui n’a pas manqué d’être émise alors que l’université allemande doit faire face à l’arrivée de deux promotions de bacheliers, due au raccourcissement des études secondaires de treize à douze ans dans nombre de Länder.

La raison de cette concentration sur la recherche est simple : le budget est alloué, pour les trois quarts, par l’État fédéral, dont la compétence se limite à la recherche. Autre point de dissonance, l’Initiative d’excellence a jusqu’à présent récompensé, à une exception près, des universités de l’ouest et principalement du sud du pays, celles des Länder riches. Le deuxième round devrait donc être l’occasion de corriger le tir et d’équilibrer les forces en faveur des universités de l’est du pays.

Suivez toute l'actualité de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le compte Twitter d'Educpros et la page Facebook d'Educpros .

Marie Luginsland, notre correspondante en Allemagne | Publié le