Allemagne : l’apprentissage "infra-bac" perd du terrain

De notre correspondante, Marie Luginsland Publié le
Régulièrement citée en Europe comme le modèle idéal, la formation en alternance allemande dans le second degré marque des signes d’essoufflement.

En dépit de leur bonne santé, les entreprises allemandes ont formé 2% de moins d’apprentis l’année dernière qu’en 2011. Le nombre de places d’apprentis a même décru de 2,4% et cette année la chute devrait s’accentuer à moins 3%. En Allemagne, l'apprentissage cible les formations du second degré (avant l'Abitur, l'équivalent du bac). Ces données émergent d’un rapport commandé par le ministère de l’Enseignement à paraître fin avril mais dont la teneur a déjà été révélée par la presse économique allemande.

L’appel du gouvernement incitant les entreprises à maintenir le niveau de la formation professionnelle pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée a donné l’occasion à leurs dirigeants de s’exprimer. Selon la DIHK, la fédération des chambres de commerce et d’industrie allemandes, les entreprises ne sont pas responsables de la baisse des places d’apprentissage. «Les jeunes disposant du niveau requis se font de plus en plus rares», affirme Martin Wansleben, secrétaire général de la DIHK, dénonçant le manque de qualification des jeunes candidats et le taux important d’apprentis interrompant leur formation.

Résultat, les entreprises perdent, elles aussi, de leur motivation. Seules 21,7% d'entre elles forment encore des apprentis, soit le taux le plus faible depuis 1999. L’Allemagne aurait-elle à nouveau besoin d’un nouveau Pacte pour l’apprentissage comme en 2004 ? Le temps presse en tout cas. Selon les prévisions, il manquera en 2030 aux entreprises allemandes un million de personnes disposant de qualifications professionnelles.

De notre correspondante, Marie Luginsland | Publié le