Allemagne : les villes moyennes découvrent le potentiel économique des universités

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le
La ville allemande de Goslar a réussi un coup de maître. Cette localité de 45 000 habitants de Basse-Saxe est parvenue à attirer un investisseur pas comme les autres. Il s’agit de la BiTS (Business and Information Technology School), appartenant depuis le début de l’année au groupe américain Laureate Education.

Dès la rentrée universitaire 2009-2010, le campus situé dans une ancienne caserne ouvrira ses portes à soixante étudiants pour élargir ses effectifs à moyen terme à trois cents. Les filières proposées porteront sur les questions énergétiques et le recyclage, principalement dans la métallurgie. Ce projet a été défini en coopération avec l’université technique de Clausthal et les entreprises de la région. Henning Binnewies, maire de Goslar, se félicite de l’aboutissement de ce projet qui devrait selon lui « ancrer la jeunesse dans la région et renforcer l’attractivité de la ville ».

Relancer l’économie de régions grâce aux universités

Pour le maire de Goslar comme pour nombre de ses collègues de villes moyennes allemandes en reconversion (dont celles de l’ex-RDA notamment), l’implantation d’universités constitue un moteur économique. Ils ne s’en cachent pas. Il s’agit à la fois de répondre à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée et de relancer l’économie de régions très souvent touchées par la désertification démographique. Les municipalités sont prêtes pour cela à dégager les fonds nécessaires. A Goslar, ce sont ainsi cinq millions d’euros qui ont été dégagés pour rénover la caserne, par exemple. Le retour sur investissement est garanti.

Un retour sur investissement garanti

C’est du moins ce qu’il ressort d’une étude menée par Marianne Assenmacher, professeur d’économie et présidente de l’université de Vechta (Basse-Saxe). « Pour chaque euro investi dans un campus, une ville en retire en moyenne 1,10 € », affirme-t-elle, spécifiant que ce chiffre exclut les financements tiers de l’industrie dans la recherche. Selon elle, l’implantation d’un campus entraîne deux impacts parallèles. Elle relance l’emploi, et donc l’économie des entreprises régionales, tout en augmentant la consommation (logement, commerces, loisirs). C’est sans compter sur deux autres effets connexes : le transfert de connaissance entre l’université et les entreprises et le capital humain créé pour une région.

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