L' apprentissage à 14 ans dans le projet de loi sur l'alternance - L’actualité de l’alternance du 16 juin 2011

Sandrine Chesnel Publié le
Le projet de loi sur l’alternance est en discussion à l’Assemblée Nationale jusqu’au 17 juin 2011. L'un des amendements déposés, qui porte sur l'entrée en apprentissage des jeunes de moins de 15 ans, fait polémique. Ce qu'il faut en retenir.

C'est devant une assemblée particulièrement clairsemée - tout au plus une dizaine de députés présents-, que s'est ouvert le jeudi 16 juin la première journée d'examen du projet de loi sur l’alternance.

A l'initiative des députés Gérard Cherpion (rapporteur de la loi) et Bernard Perrut, un des amendements propose d’autoriser les jeunes de moins de 15 ans ayant terminé leur classe de troisième à signer un contrat de formation en alternance à la rentrée suivant la fin de leurs études au collège.

Pour les députés socialistes , cet amendement n'est rien d'autre qu'une attaque en régle de la scolarisation obligatoire jusqu'à 16 ans, puisqu'il permet la contractualisation entre des jeunes de moins de 15 ans et des entreprises. Chez les syndicats enseignants la division est de mise. Si le Se-Unsa dénonce, à l'instar des socialistes, "des propositions aussi dangereuses qu'inefficaces",  le Snalc , lui, se réjouit de voir en cet amendement "une possible brèche dans le moule unique du primaire à l'université"...

Du côté des MFR (Maisons Familiales Rurales), adeptes de longue date de la formation en alternance, on s'étonne d'une telle levée de bouclier : dans un post sur son blog, Patrick Guès, cadre à l'Union nationales des maisons familiales rurales, dénonce " strong>une triste polémique" : "La pratique (dénoncée) est-elle scandaleuse ? Non, car (elle) existe depuis des décennies. Non, car elle apporte une solution à des jeunes qui ont réellement choisi une formation professionnelle pour préparer un métier".

Jeudi 16 juin, lors de l'examen de cet amendement, la ministre Nadine Morano l'a vivement défendu, invitant les députés présents à en relire le texte et à cesser de "dire des mensonges" lorsque qu'ils s'adressent aux médias. Elle a rappelé que son objectif est de mettre fin à une discrimination entre les jeunes nés avant septembre, et ceux nés après cette date, puisque ces derniers, âgés de 14 ans à la rentrée de septembre, ne peuvent pas s’inscrire dans les CFA tout de suite après leur troisième, et perdent donc une année. Cet amendement a finalement été adopté en fin de matinée.

Les discussions autour de la proposition de loi continuent vendredi 17 juin. Pour suivre les échanges, parfois assez vifs donc, entre les députés, les rapporteurs de la loi, et la ministre, deux solutions : les visionner en direct sur le site de l’Assemblée nationale ou y lire leurs retranscriptions .

Le texte de loi sera soumis aux votes le mardi 21 juin après les questions au gouvernement.

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Sandrine Chesnel | Publié le