Arrêté licence : les questions en suspens

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Le projet d’arrêté sur la nouvelle licence sera présenté le 30 juin 2011 pour un passage pour avis au Cneser à la mi-juillet. Selon Gilles Raby, président du comité de suivi de la licence et de la licence professionnelle, «l’esprit de l’arrêté est de préparer à la vie professionnelle plutôt que la professionnalisation. » Un objectif d’insertion pas vraiment nouveau mais qui n’était peut-être pas assez souligné et où les pratiques sont encore très diverses selon les établissements.


Equilibre entre autonomie et cadrage national

Fallait-il un nouvel arrêté ? La CPU notamment n'y était pas trop favorable. Pour ses promoteurs, ce texte vise à tenir compte des changements intervenus depuis l'arrêté de 2002, et des conséquences liées à la LRU ou du plan Réussite en licence. «C’est un texte qui définit les grandes orientations sans être trop normatif » indique Gilles Raby. En résumé, il s’agit de «trouver un juste équilibre entre la liberté des universités et un cadrage qui garantisse le caractère national du diplôme.»


Exit le stage obligatoire

Sur la question du stage obligatoire, la ministre Valérie Pécresse est revenue sur ses propos. «Au départ, le ministère ciblait un stage obligatoire au semestre 4» indique Gilles Raby. «Nous sommes intervenus fortement pour dire qu’il ne fallait pas empiéter sur les fondamentaux en consacrant une moitié de l’année à une expérience professionnelle.» Autre obstacle : la difficulté pour les  établissements de fournir un volume massif de stages, compte tenu des centaines d’étudiants inscrits dans certains parcours.

Stage absent dans certaines maquettes

Aujourd’hui et au final, il est donc plutôt question d’offrir la possibilité d’un stage à «tous les étudiants de licence qui le souhaitent », sans que ce dernier n’empiète donc trop sur les cours. « Il existe actuellement encore des universités ou un étudiant qui a trouvé un stage ne peut pas le faire car il n’est pas prévu dans les maquettes » poursuit le président du comité de suivi licence.

Selon une enquête d’avril 2011, 22% des universités de lettres-sciences-humaines et 18% des universités scientifiques ne prévoient pas de stages en licence. Si le stage n’est plus obligatoire mais recommandé, comment s’intègrera t-il dans le volume horaire minimum de 1500 heures fixé par la ministre. Lors de sa précédente réunion, le comité de suivi a ainsi posé la question de préciser le contenu de ces 1500 heures, dans un processus d’évolution pédagogique : «comment seront comptabilisés les stages, les projets, l’encadrement personnalisé … ? »


Avec quels moyens

Sur le passage aux 1500 heures, socle minimum fixé par la ministre, se pose enfin la question des moyens.  La question de la mutualisation des heures d’enseignement évoquée par la ministre semble un peu courte, pour ne pas dire une « solution simpliste » selon un président d’université. «Des marges existent dans les établissements mais elles ne seront peut-être pas suffisantes » indique de son côté Gilles Raby. «Les universités de lettres et sciences-humaines pourraient être mises en difficultés par le passage de 1200 à 1500 heures, d’autant plus si leur nombre d’inscrits repart à la hausse. Dans ce cas, il faudra prévoir un soutien de l’Etat » conclut Gilles Raby.

Licence : les quinze propositions de la CPU

Dans le prolongement de son colloque annuel à Toulouse en mai 2011, la CPU a publié ses quinze propositions pour la licence .  Elles s’articulent autour de quatre grandes orientations :
- rendre plus attractive la licence universitaire et la placer au coeur du dispositif de formation supérieure,
- rendre l’étudiant acteur responsable de sa réussite et le soutenir dans ses études,
- engager une véritable révolution pédagogique
- mobiliser les équipes, à reconnaître leur engagement et à investir des moyens importants pour la licence.

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