Bac 2011 : les vraies raisons du boom des bacs professionnels

Sala Sall et Emmanuel Vaillant Publié le
Toutes séries confondues, 654.548 candidats passent cette année le bac, un chiffre en hausse de 6,28 % par rapport à 2010. Des chiffres qui s’expliquent par une augmentation de plus de 36 % des candidats au bac professionnel.

C’est l’événement du bac version 2011 : pour la première fois, la voie professionnelle, qui représente cette année 26 % des candidats, dépasse en nombre la voie technologique (24 %), tandis que la voie générale reste stable (50 % des candidats). Avec 171.702 élèves préparant l’une des 74 spécialités de bacs pro, la filière professionnelle compte cette année plus de 45.000 candidats supplémentaires (+ 36,4 %).

Bac pro : un effet « mécanique »…

Comment comprendre l’augmentation de plus d’un tiers de ces candidats ? L’explication est d’abord et avant tout « mécanique ». C’est en fait la conséquence directe de la réforme du bac pro, qui se prépare désormais en trois ans. Auparavant, les élèves suivaient un cursus de quatre ans (deux ans de BEP suivis de deux ans de bac professionnel) et nombre d’entre eux s’arrêtaient au BEP pour entrer dans la vie active. Cette réforme voit ses premiers effets en 2011 avec l’arrivée des 67.000 élèves qui l’ont expérimentée à la rentrée 2008 en s’inscrivant dans un bac pro en trois ans. Moins d’élèves ont donc quitté la filière avec le seul BEP. « Nous faisons accéder plus d'élèves – qui autrefois se seraient arrêtés au bout de deux années d'études – au bac professionnel que par le passé », souligne ainsi Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'Enseignement scolaire (DGESCO). Un bilan définitif de ce bac pro en trois ans, qui a été généralisé à la rentrée 2009, ne pourra être tiré qu’à la session 2012 du bac.

… à défaut d’un engouement qui ne se mesure pas encore

Contrairement donc à quelques interprétations rapides (voir l’interview de Nadine Morano , ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle), cette hausse des effectifs ne tient pas à une brusque attractivité de la voie professionnelle. Il est encore trop tôt pour estimer le réel succès de la filière pro, même si la réforme a eu un effet de valorisation en alignant ce bac en trois ans à l’égal de la voie générale et technologique, et en ouvrant des perspectives de poursuites d’études vers l’enseignement supérieur, pour lesquelles un réel accompagnement reste à mettre en place pour garantir le succès de ces élèves.


La filière technologique perd 8.000 élèves

Autre nouveauté du cru 2011 du bac : la baisse des effectifs de la voie technologique de 4,85 %, ce qui représente près de 8.000 élèves en moins. « C’est un problème que l’on connaît bien et auquel on essaie de remédier par la réforme de la voie technologique », a mentionné Jean-Michel Blanquer, faisant référence aux nouveaux bacs techno STI2D, STD2A et STL qui se profilent à l’horizon 2012. La diminution du nombre de candidats est notable dans toutes les séries technologiques. Ainsi, le bac STG (sciences et technologies de la gestion), la filière la plus importante en effectifs, enregistre une nette baisse de 5,33 % de candidats par rapport à 2010 (84.545 candidats, contre 80.042 candidats l’an passé).


Bac général : en légère hausse surtout pour les littéraires

Enfin, le baccalauréat général rassemble la moitié des candidats (328.467 candidats). Un chiffre en hausse de 0,21 % par rapport à l’an dernier. Et, heureuse surprise, c’est la filière littéraire qui affiche la plus forte augmentation des ses effectifs : + 2 %.

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