Baromètre l'Etudiant 2015. Le master 1, un concentré d'angoisses

Olivier Monod Publié le
Baromètre l'Etudiant 2015. Le master 1, un concentré d'angoisses
L'année de M1 est une source particulière d'angoisse, selon le baromètre l'Etudiant. // ©  Photos Studio 36
Les étudiants sont plus stressés par leur orientation que les lycéens. La première année de master, considérée comme charnière, est particulièrement mal vécue, selon le premier Baromètre du moral des étudiants réalisé par l'Etudiant  à la veille de la rentrée scolaire. Des résultats qui relancent une nouvelle fois le débat sur la sélection.

La première année de master est-elle au supérieur ce que la terminale est au secondaire ? Une période de stress, où l’on attend des résultats qui sanctionneront un choix d’orientation capital pour la suite. Dans les résultats du Baromètre des lycéens et des étudiants de l’Etudiant, rendu public le 28 août 2015, l'angoisse des bac+4 saute aux yeux.

42,8 % des 4.256 jeunes ayant répondu au questionnaire du Baromètre suivaient des études dans l'enseignement supérieur en 2014-2015. Ces étudiants sont plus stressés par leur orientation que les lycéens. L’inquiétude monte jusqu’au bac+4, où 55 % des répondants sont angoissés par leur orientation contre 48 % en moyenne tous niveaux confondus.

"Je suis épanouie à la fac, mais nous n'avons pas assez d'informations sur les M2 et leurs débouchés, arrivé en M1 ça devient angoissant", témoigne une étudiante en licence.

Le stress du M1

La moitié des répondants étant à l’université, on peut penser que la sélection entre le M1 et le M2 est la source de cette angoisse. D’autant plus que cette année est une période de travail intense. 65 % des étudiants en M1 doivent fournir des efforts pour faire "face à la quantité de travail", contre 51 % en licence et 44 % en M2.

Le stress de l’orientation s’explique en grande partie par l’appréhension de l’entrée sur le marché du travail. Avant la rentrée, la moitié des élèves de terminale et des bac+1 "espèrent que leur formation leur permettra d’obtenir un travail à la sortie". Ils sont deux tiers à bac+3 et bac+5. Là encore, le M1 explose les scores avec un pourcentage de 71 %. Le débat sur la sélection n'a pas fini de rebondir.

Pour l’orientation, les étudiants font confiance… aux étudiants
Les établissements d’enseignement supérieur semblent impuissants face à l’angoisse de l’orientation. Dans le supérieur, les étudiants parlent de leur orientation à leurs pairs (autour de 80 %) et leurs parents (autour de 70 %). Le recours aux professeurs passe de 50 % en terminale à 35 % à bac+5. Les personnels administratifs et membres de CIO ne dépassent jamais les 20 %.

Olivier Monod | Publié le