Baromètre Unef 2014 : l'université désavouée par les étudiants

Valentin Chatelier Publié le
Baromètre Unef 2014 : l'université désavouée par les étudiants
Université - Etudiants en TD (Travaux dirigés) © CS-2013 // © 
L’Unef a rendu public, le 4 juin 2014, son baromètre sur les conditions d'études. Résultat : les étudiants des universités sont assez critiques sur cette question. Entre des enseignants jugés peu pédagogues, un sentiment d’abandon ou encore un manque de préparation au monde professionnel, les reproches sont nombreux.

"Beaucoup de gens parlent de la crise budgétaire, sans donner la parole aux étudiants". Voilà ce que regrette William Martinet, président de l’Unef. Le syndicat a donc décidé de le faire et a réalisé un baromètre des conditions d’études à partir d’un échantillon représentatif de plus de 6.500 étudiants.

Manque de pédagogie et de professionnalisation

Le moral des étudiants à l’université n’est pas au beau fixe. Tandis que 57 % d’entre eux pensent que "les enseignants ne sont pas suffisamment formés à la pédagogie", plus de 68 % de ceux "qui n’assistent pas à l’ensemble des cours le font car l’enseignant n’apporte pas de plus-value à un cours qu’ils peuvent se procurer autrement". Un constat très dur pour les professeurs ; les étudiants semblent vouloir plus de dialogues et davantage de proximité avec eux.

Ce baromètre révèle aussi un sentiment d’abandon de la part des étudiants. Ils sont plus de six sur dix à penser que leur réussite n’est pas la priorité de l’université – une opinion cette fois-ci partagée par les enseignants interrogés dans le cadre du baromètre EducPros 2014. Par ailleurs, plus des trois quarts des étudiants estiment que l'établissement ne prend pas en compte leur avis. L'Unef a profité de la publication de son enquête pour rappeler son opposition à la sélection à l'université, alors qu'elle est mise en place dans de plus en plus de filières.

Autre statistique qui expose cette défiance : 68 % des personnes interrogées estiment que l’université ne les prépare pas suffisamment à l’insertion professionnelle. Sans compter que seul un étudiant sur quatre ayant trouvé un stage l’a obtenu grâce à l’université ou aux enseignants. Dès lors, les jeunes redoutent la transition entre le monde universitaire et le monde professionnel.

Plus de six étudiants sur dix pensent que leur réussite n’est pas la priorité de l’université

L’Unef propose un "plan national pour la réussite"

Pour William Martinet, ces chiffres sont "un signal d’alarme que doit entendre la secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche". Et de proposer un "plan national pour la réussite" axé sur trois grandes revendications : "investir dans les universités, placer la pédagogie au centre de l’institution universitaire, et garantir l’égalité sur l’ensemble du territoire".

Estimant que la loi Fioraso, votée à l'été 2013, donne aux universités des moyens, le président de l'Unef s'est montré très critique envers le manque d'actions concrètes dans les établissements. "La réforme des universités est encore devant nous", insiste-t-il. Les étudiants en sont convaincus, ils attendent le changement promis par le "président de la jeunesse".

Valentin Chatelier | Publié le