Bernard Belloc (prochain conseiller stratégique de Skema) : "Curieux des stratégies originales, j’ai été particulièrement intéressé par celle de Skema"

Propos recueillis par Marie-Anne Nourry Publié le
Après avoir été conseiller de Nicolas Sarkozy pour l’enseignement supérieur et la recherche, conseiller pour la science et la technologie auprès de l’ambassade de France en Chine et président de Toulouse 1, Bernard Belloc va rejoindre Skema business school, à compter du 1er septembre 2012, en tant que conseiller stratégique de la direction générale. Il explique son choix à EducPros.

Vous avez effectué toute votre carrière dans le monde des universités, pourquoi travailler aujourd’hui pour une école de commerce ?

J’ai entendu parler de Skema par le biais d’un collègue détaché comme professeur auprès de l’école, et par le sénateur Pierre Laffitte, fondateur de la technopole de Sophia-Antipolis, où est installé le campus principal de Skema. Curieux des stratégies originales en matière d’enseignement supérieur et de recherche, j’ai été particulièrement intéressé par celle de cet établissement. Skema est l’une des premières écoles de commerce à avoir quitté le giron consulaire pour devenir une association de loi 1901. Et c’est la première à être née de la fusion de deux établissements, le Ceram et l’ESC Lille, au service d'une stratégie multi-campus internationale avec les sites de Raleigh (Etats-Unis) et de Suzhou (Chine).

J’ai donc étudié la proposition que m’a faite Alice Guilhon, la directrice de Skema, il y a quelques mois, avec beaucoup d’attention. J’étais alors conseiller de Nicolas Sarkozy pour l’enseignement supérieur et la recherche mais, ayant occupé cette fonction pendant cinq ans, j’étais relativement décidé à essayer autre chose, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle.

Quelles vont être vos missions en tant que conseiller stratégique auprès de la direction générale de l’école ?

"Je vais remplir trois missions. La première consistera à consolider et développer le campus de Skema en Chine"

A partir du 1er septembre 2012, je vais remplir trois missions. La première consistera à consolider et développer le campus de Skema en Chine. Nous réfléchissons à la possibilité de l’intégrer dans un parc technologique innovant à Suzhou, où sont déjà présentes des entreprises françaises, sur le modèle de Sophia-Antipolis. Ayant travaillé auprès de l’ambassade de France en Chine dans les années 2000, j’ai toujours des relations parmi les autorités chinoises. Elles sont très intéressées par cette démarche.

La deuxième mission concerne l’implantation parisienne. Skema est actuellement installée au sein du Pôle universitaire de Léonard de Vinci, qui appartient au conseil général des Hauts-de-Seine, mais nous aimerions doter l’école de son propre campus parisien. Pas pour concurrencer les écoles parisiennes mais pour asseoir son image, qui est un peu floue aujourd’hui à Paris. Enfin, la dernière mission, plus classique, consistera à m’occuper des relations publiques et institutionnelles de Skema, en utilisant mon réseau en France, en Chine et aux Etats-Unis.

Ce poste à Skema va-t-il être votre unique activité ?

Cela sera mon activité principale mais je prévois de me lancer également dans une activité de consultants auprès des entreprises, notamment dans le but de créer davantage de ponts entre la recherche industrielle et recherche publique. J’ai toujours essayé de le faire depuis une position publique, je pourrai désormais le faire depuis une position privée. C’est une nouvelle phase de ma vie professionnelle. L’envie de travailler dans le secteur privé me trottait dans la tête depuis un certain temps… En outre, je souhaite aider les entreprises françaises à s’implanter en Chine. Je pense qu’elles ne sont pas assez présentes dans ce pays, qu’elles continuent d'ailleurs de considérer comme l’atelier du monde. C’est une erreur car le niveau de vie s’accroît très vite et les parts de marchés à conquérir sont nombreuses.

Propos recueillis par Marie-Anne Nourry | Publié le