Bertrand Monthubert prépare la riposte du parti socialiste pour le supérieur et la recherche

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Bertrand Monthubert prépare la riposte du parti socialiste pour le supérieur et la recherche
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Alors que la mobilisation se poursuit dans les universités, notamment contre le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, le Parti socialiste tente de faire entendre sa voix. Il se donne un an pour poser les bases d’une véritable politique alternative dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Une convention sur l'enseignement supérieur et la recherche

Bertrand Monthubert , secrétaire national à la recherche et à l’enseignement supérieur, met actuellement en place un comité de pilotage, qui tiendra sa première réunion le 17 février 2009, afin de lancer la « convention sur l’enseignement supérieur et la recherche ».

Socialistes, communistes, verts, députés européens, conseillers régionaux, acteurs de terrain, responsables associatifs, experts… « Nous allons faire de l’anti-Pécresse », sourit l’ancien président de SLR (Sauvons la recherche). Ce dernier souhaite consulter de manière très large, contrairement à la ministre, « qui est passée en force, en contournant toutes les forces de proposition sur la loi LRU ».

Une approche méthodique : évaluer puis proposer

Ce n’est pas le travail qui manque pour cette convention, chargée tout d’abord d’effectuer un vaste audit de la situation actuelle. Qualitatif, en évaluant l’impact des réformes mises en place (Plan Campus, Pres, pôle de compétitivité, etc), mais aussi quantitatif. « Des sommes importantes ont été annoncées, sans que l’on en voit toujours la couleur », explique Bertrand Monthubert.  

Il s’agit d’évaluer « comment, avec les réformes qui ont été mises en place, nous pouvons proposer un plan alternatif », précise le professeur d’université en mathématiques. Cette réflexion aboutira en effet à des propositions.  

Le secrétaire PS souhaite favoriser la coopération entre établissements

Quelques lignes directrices sont déjà avancées par le responsable du PS. « La politique de l’enseignement supérieur et de la recherche doit être basée sur le développement du processus de coopération, plutôt que de concurrence ». En mettant en réseau les établissements pour atteindre la meilleure offre de formation et de recherche et revenir à l’objectif premier des universités, « produire du savoir et le transmettre ». Basique, mais à ne pas perdre de vue, selon le responsable.

Bertrand Monthubert condamne les réformes de Valérie Pécresse

Bertrand Monthubert, secrétaire national du parti socialiste à la recherche et l’enseignement supérieur, défend les principales revendications portées par la Coordination nationale des universités , à la pointe du mouvement de mobilisation des enseignants-chercheurs.

Revenir sur le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, sur la réforme de la formation des enseignants et sur les suppressions de postes. Dans l’immédiat, il faut « arrêter de mettre le feu », souligne le responsable du parti socialiste. 

Son analyse de la crise remonte en amont de ce projet de décret contesté. Il s’agit, selon l’ancien président de SLR, du premier résultat – le plus visible en tout cas – de la politique menée par Valérie Pécresse. La loi LRU qui « structure les universités en ajoutant de la hiérarchie », engendre « un système aberrant, avec un hyper-présidentialisme qui n’a pas lieu d’être », dans le domaine du savoir.   

Il dénonce la politique actuelle qui « exacerbe la concurrence entre universités, en focalisant les moyens sur quelques établissements ». Exemple à l’appui : un chercheur d’une petite université qui souhaiterait effectuer ses recherches dans le laboratoire de l’université voisine, faute de laboratoire dans son domaine dans son établissement, pourrait se voir refuser cette demande par son président. Explication : les publications qu’il fera dans ce cadre seront attribuées à l’établissement voisin.  

« Il existe une telle logique de concurrence que cela devient absurde. Cela ne vise plus au développement de la recherche », note le professeur des universités en mathématiques.

A lire : la tribune de Bertrand Monthubert intitulée « Enseignement supérieur et recherche : se défendre et proposer » , publiée le 28 janvier 2009 dans la Tribune.

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