Bordeaux école de management se revendique comme "école universitaire"

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BEM sort de ses gonds. Ou plutôt son directeur, Philip McLaughlin, lors de la conférence de presse de rentrée de l’école de management bordelaise. Lorsqu’il entend dire, dans certains ouvrages récents [Grandes écoles-La fin d'une exception française, Thomas Lebègue et Emmanuelle Watter, Calmann-Lévy, 2008, NDLR], que les grandes écoles devraient disparaître, ou profondément modifier leur fonctionnement, il s’insurge. « Il faudrait que je m’auto-flagelle, que j’aie honte de travailler dans une école de commerce ? Elles sont sans arrêt critiquées et traitées comme des sous-universités. Moi, je suis fier de travailler dans une grande école universitaire, au sens noble du terme », assène-t-il.  

Un établissement universitaire comme les autres...

Universitaire ? Tout à fait. Le directeur à l'accent british le revendique et le démontre. Grâce à une définition wikipédia de l’université tout d’abord. « Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir, sa conservation et sa transmission ».

Point par point, Philip McLaughlin fait entrer son école dans ces cases. Et téméraire, il augmente la difficulté en ajoutant des critères, comme le nombre d'étudiants, qui doit être entre 300 et 4000, ou la reconnaissance de l'Etat. BEM entre une fois de plus parfaitement dans les clous. Elle compte 2700 étudiants. Elle dispose de toutes les accréditations EQUIS et autres. Elle couvre l’ensemble de la gamme LMD.

Encore un doute ? « Nous sommes un établissement responsable. Dans ce sens là encore, notre école est universitaire », poursuit Philip McLaughlin.  

... attaché au management responsable...

Responsable… En période de crise financière, ce n’est pas anodin, surtout pour une école de commerce qui forme les futurs traders. « Il faut penser une activité financière en intégrant la responsabilité », explique le directeur de la BEM, qui est également professeur de ressources humaines et éthique des affaires. L'école dispose ainsi d’une chaire « responsabilité globale  ». Un simple faire-valoir réservé à quelques étudiants ? « Ce n’est pas une coquille vide, c’est au cœur de nos activités », précise McLaughlin, qui affirme que ses étudiants sont tous sensibilisés à ces questions au cours de leur cursus.

...mais ancré dans la réalité, contrairement aux universités françaises

« 70% des étudiants qui entrent cette année dans l’école ont identifié l'engagement de l'établissement dans le management responsable comme un critère de choix », rappelle Jacques Olivier Pesme, directeur du développement et des relations extérieures. « On n'a pas des étudiants déconnectés du réel. On est vraiment ancré dans la réalité des entreprises », insiste Philip McLaughlin. Ce qui, pour le coup, n’est pas le cas des universités, laisse-t-il entendre sans complexe.

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