
"Un soutien accru de l’Etat, en matière de dotation et d’emplois, qui compense significativement le déficit structurel de l’UVSQ est urgent. Faute de cela, l’hypothèse d’une fermeture en février, après les examens de début d’année, n’est plus à exclure", menace l'université de Versailles-Saint-Quentin dans un communiqué signé par la présidence en date du 17 décembre 2013.
L'université, qui risquait la cessation de paiements pour la fin d'année 2013, avait reçu l'assurance d'un soutien de l'Etat, avec une subvention – à rembourser plus tard – envisagée intialement à hauteur de 4 à 7 millions d'euros pour boucler l'année.
Celle-ci est finalement de 800.000 euros, dénonce l'université. "Nous couvrons les dépenses inéluctables et incompressibles de l'université, comme prévu, pour la trésorerie 2013, explique-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Cela représente aujourd'hui 800.000 euros, notamment grâce au recouvrement, par ailleurs, de plus de 2 millions d'euros de recettes. Cela fait plusieurs années que les dépenses de l'université ont été très au-dessus des recettes, la question est désormais celle du retour à l'équilibre, grâce à un plan pluriannuel que nous accompagnons."
"Ces 5 millions d'euros étaient évalués en intégrant ces recettes dont la perception n'avait pas encore eu lieu, estime-t-on du côté de l'équipe versaillaise. C'est une bonne chose que le ministère ait fait pression sur les organismes publics qui nous devaient de l'argent pour recouvrer nos créances, mais cela ne change pas notre situation."
Le soutien de 800.000 euros de l'Etat ne change pas notre situation (UVSQ)
Un budget qui aurait été présenté ... en déséquilibre
Outre l'avance, c'est la dotation 2014 qui est jugée "inacceptable" par l'université : "18 emplois et 0% d'augmentation de crédits de fonctionnement [la dotation globale augmente de 1,2%], alors que les annonces laissaient présager un accompagnement complémentaire à l'avance remboursable", déplore la présidence. Rue Descartes, on rappelle que les dotations de fonctionnement des universités ont augmenté en raison de la compensation de l'exonération des étudiants boursiers, par laquelle Versailles n'était pas concernée, ayant moins de boursiers que la moyenne...
Le budget 2014 n'a par ailleurs pas pu être présenté en conseil d'administration le 17 décembre 2013, suite à l'occupation de la salle par des étudiants et des personnels enseignants et administratifs. Ce dernier était, de toutes façons, présenté en déséquilibre, ce qui signifie qu'il n'aurait pu être exécuté, même s'il avait été voté.
"Après les accusations d'insincérité dont nous avons fait l'objet, nous avons décidé, pour ce budget prévisionnel, de n'inscrire que les recettes absolument certaines et en face les dépenses incompressibles. Nous présentons donc un budget sincère, mais en déficit", explique un membre de l'équipe présidentielle.
Le budget sera représenté en janvier 2014 devant le conseil, "dans les mêmes termes", indique-t-il. Le bras de fer continue.
- La prise de position de l'Unef de l'université de Versailles-Saint-Quentin
- La réaction de Geneviève Fioraso, par communiqué, le 22 décembre 2013 (pdf)
- Universités en déficit : le ministère veut reprendre la main
- Les billets de Pierre Dubois, blogueur EducPros : Versailles : pourquoi le déficit ? et Versailles : cessation de paiement