CGE : les grandes écoles défendent leur position

Géraldine Dauvergne et Emmanuel Vaillant Publié le

Fraîchement élu président de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), Pierre Tapie , par ailleurs directeur général du groupe ESSEC, a présenté à la presse, mardi 23 juin 2009, les orientations et positions de la CGE pour son mandat.

La politique générale de l’association s’inscrit dans la continuité des six années passées sous la présidence de Christian Margaria , directeur général de Telecom & Management Sud Paris, mais dans un contexte politique perçu comme nettement tendu par les grandes écoles.

"De nombreuses contrevérités"

Pierre Tapie a ainsi souhaité dénoncer les nombreuses contrevérités circulant au sujet des grandes écoles, insistant notamment sur le fait que celles-ci ne se réduisent pas à quelques écoles historiques parisiennes. « Il existe une recherche d’excellence dans les établissements de la CGE », a voulu rappeler le nouveau président. Le souci d’ouverture sociale des grandes écoles, enfin, reste méconnu et mal apprécié, selon Pierre Tapie. « Les discriminants sociaux ne se situent pas dans l’opposition stérile de systèmes de formation à l’enseignement supérieur ».

Les grandes écoles se montrent ainsi quelque peu sur la défensive face aux chantiers que leur a réservés Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances. « Les concours des grandes écoles comporteraient des épreuves socialement discriminantes, expose Christian Margaria, désormais président de la commission « diversité » de la CGE : ce doit être vrai, et nous engagerons une véritable enquête sur le sujet, afin de pondérer les épreuves en fonction de leur caractère socialement discriminant. »

"Exiger pour nous le respect des principes de la République"

Incitées à développer les conventions d’éducation prioritaire à la manière de Sciences Po, les grandes écoles se montrent beaucoup moins accommodantes. « Il n’est pas logique de baisser le niveau d’exigence pour réserver une filière à des catégories socioprofessionnelles particulières, rétorque Christian Margaria. La vraie question reste l’égalité des chances devant l’accès à l’information. »

Le président de la commission diversité a rappelé que les grandes écoles avaient déjà largement développé les « cordées de la réussite » souhaitées par Yazid Sabeg - partenariats entre établissements d’enseignement supérieur et lycées des quartiers prioritaires - et qu’elles continueraient à mailler le territoire de ces dispositifs d’ouverture sociale. « Nous avons proposé au commissaire à la diversité et à l’égalité des chances une journée nationale d’information sur les filières de l’enseignement supérieur », annonce enfin Christian Margaria.

Après avoir rappelé les points d’excellence du système des grandes écoles françaises, Pierre Tapie a fait part des inquiétudes de la CGE concernant la place réservée aux grandes écoles au sein de l’enseignement supérieur français. « Nous devons exiger pour nous le respect des principes de la République. La discrimination du droit à agir en tant qu’acteurs universitaires, au regard du statut administratif des établissements, doit cesser. L’ostracisme parfois subi dans certains PRES doit être dépassé. Enfin, nous devons redresser, chaque fois que cela est nécessaire, les informations inexactes diffusées par erreur ou omission. »

GD


Insertion des diplômés des grandes écoles d’ingénieurs et de management : jusque là tout va bien…

La « fin d’une période haussière ? » C’est sous ce titre prudent que les résultats de l’enquête 2009 sur l’insertion des jeunes diplômés des écoles membres de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) ont été rendus publics ce mardi 23 juin. De fait, la situation globale de ces diplômés entrés sur le marché de l’emploi aux prémisses de la crise reste « plutôt favorable ». Mais comme prévu, après une progression constante depuis 2003, tous les indicateurs d’insertion marquent le pas, notamment le taux net d’emploi (85 % en 2008 contre 95 %en 2007), le salaire brut annuel d’embauche (32 670 € contre 33 570 €) et la part de CDI (79,7 % contre 85,4 %).
« Les pessimistes estimeront que c’est le début d’une baisse à plus long terme, les optimistes y verront un retour aux chiffres de 2007 qui étaient exceptionnels, » a souligné Bernard Ramanantsoa, le directeur général du groupe HEC et président de la Commission « Aval » de la CGE. Seule certitude : ces deux « camps » seront départagés l’année prochaine quand les diplômés de 2009 auront traversé la crise actuelle de l’emploi.

EV

Géraldine Dauvergne et Emmanuel Vaillant | Publié le