Chatel enterre définitivement le projet d’agence de remplacement des enseignants

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Luc Chatel l’avait annoncé à la rentrée 2009 : l’agence nationale du remplacement des enseignants, lancée par son précesseur Xavier Darcos, n’ouvrirait finalement pas ses portes à la date prévue. « On va regarder le contenu de cette agence, on va réfléchir à nommer un responsable de ce projet, mais le 2 septembre au matin, l'agence du remplacement ne sera pas en fonction" déclarait alors Luc Chatel à l’AFP. Ce 9 mars 2009, l’agence vient d’être définitivement enterrée. En lieu et place, le ministre demande, pour lutter contre l’absentéisme des profs, « une mobilisation générale à tous les échelons de l’Education nationale ».

Un Monsieur Remplaçant dans chaque académie

Les grandes lignes de cette mobilisation ont été présentées en exclusivité dans Le Parisien. L’objectif du ministre de l’Education nationale est de concentrer les forces sur les remplacements de courte durée (les absences de plus de quinze jours étant couvertes à plus de 90 %). Il propose que les chefs d’établissements puissent « désigner un pilote chargé du remplacement » qui devra trouver une solution dans l’établissement, avant de contacter le rectorat. A charge pour les recteurs, réunis ce matin par le ministre, de désigner de leur côté un Monsieur Remplaçant dans chaque académie qui pourra, si besoin, appeler son homologue dans l’académie voisine, s’il manque de remplaçants.

Des pics d’absentéisme

Ces solutions risquent de se heurter à un manque de moyens humains dans les établissements : qui du proviseur ou du chef d’établissement se verra assumer cette tâche supplémentaire ? Quant aux transferts de remplaçants d’une académie à l’autre, l’idée, simple sur le papier, sera sans doute plus difficile à mettre en œuvre, d’une part parce que les pics d’absentéisme apparaissent aux mêmes périodes de l’année (décembre-janvier et mars) et, d’autre part, parce que la tentation serait grande pour un recteur de mettre sur pied un vivier a minima sachant qu’il peut piocher chez son voisin. Le ministre a également annoncé que le vivier de remplaçants potentiels devra être amélioré en faisant en partie appel à des étudiants ou des jeunes retraités.

Ces différentes annonces, et plus particulièrement l'appel aux étudiants et aux jeunes retraités - pourtant depuis longtemps effectif dans certaines académies -, ont immédiatement fait réagir les syndicats, déjà sur le pied de guerre en prévision de la grève du vendredi 12 mars 2010 dans l’Education nationale.

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