Christian Demuynck : «Le nouvel EPIC Campus-France doit être rentable en 2013 »

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Christian Demuynck : «Le nouvel EPIC Campus-France doit être rentable en 2013 »
Christian Demuynck // © 
Chargé d’une mission de préfiguration du nouvel opérateur Campus-France sous la forme d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), l'ancien sénateur UMP Christian Demuynck a remis, le 18 janvier 2012, son rapport à Laurent Wauquiez. Pour EducPros, il livre ses premières conclusions et revient sur les effets de la circulaire du 31 mai.

Quelles sont les conclusions du rapport que vous avez remis à Alain Juppé et Laurent Wauquiez ?

Le rassemblement des trois structures, le GIP Campus-France, Egide et les activités internationales du CNOUS au sein du nouvel EPIC représente le bon outil pour attirer encore plus les étudiants et chercheurs étrangers.  En ce qui concerne le calendrier, strong>un administrateur provisoire a été nommé. Il faut maintenant constituer un conseil d’administration et élire un président, ce qui devrait se faire dans les prochains mois. Les dissolutions des trois structures doivent également se faire au cours de l’année, mais passent encore par des négociations entre les deux ministères, celui des Affaires étrangères et de l’Enseignement supérieur. L’objectif est que l’établissement soit rentable en 2013.

Comment concrètement assurer cette rentabilité ?

Il y a tout d'abord la gestion des bourses, un service déjà facturé aux pays étrangers qui doit être simplifiée. Une amélioration de la gestion vers un système unique devrait réduire les coûts. Mais il faut envisager la création de nouveaux services rémunérés, concernant par exemple l’offre de stages ou l’accompagnement des étudiants. Les demandes des ambassades étrangères sont assez variées, mais elles tournent beaucoup autour d’une offre plus personnalisée. Il s’agit par exemple de fournir un véritable accompagnement à l’étudiant étranger pour les questions pratiques de son installation, que ce soit l’ouverture d’un compte bancaire ou le logement. On pourrait envisager une contractualisation entre les établissements adhérents de Campus-France et celui-ci, autour d’un engagement à fournir certaines prestations. Au final, ce sera au conseil d’Administration de l’EPIC de décider des actions à mener.

Y aura-t-il des économies de personnel ?

Le périmètre actuel en matière de ressources-humaines est conservé. Mais d’ici deux à trois ans, une meilleure gestion des bourses devrait amener l’EPIC à recentrer ses activités sur le développement des prestations ou des actions de promotions sur le terrain. Car il faut aussi valoriser la qualité de notre enseignement et mieux présenter notre offre de formation qui est très riche. Il s’agit de donner encore plus d’informations. La France est un des rares pays où les études sont quasiment gratuites mais on communique très mal sur l’argent investi par le gouvernement dans ce domaine.

La  polémique autour de la circulaire du 31 mai n’a-t-elle pas eu des conséquences négatives sur l’attractivité de l’enseignement supérieure français ?

Il est vrai que l’image de la France a souffert. Même si globalement, je comprends cette circulaire, son effet est extrêmement destructeur. J'avais d'ailleurs envoyé une note en ce sens à Claude Guéant en juin dernier. Il faut faire preuve de souplesse pour les étudiants étrangers qui ont obtenu leur diplôme ici et qui ont des propositions d’embauche. S’ils ont trouvé un emploi, notamment sur des métiers en tension comme celui d’ingénieur, il est normal qu’ils aient leur visa.

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