Une université européenne en construction

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger Publié le
Une université européenne en construction
De gauche à droite : Alain Beretz, (Strasbourg), Andrea Schenker-Wicki (Bâle), Alexander Wanner (Karlsruhe), Christine Gangloff-Ziegler (UHA), Hans-Jochen Schiewer (Fribourg). // ©  UHA
Cinq établissements de l’enseignement supérieur riverains du Rhin (Strasbourg, Mulhouse, Bâle, Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe) ont décidé de se doter d’une personnalité juridique pour construire la première université européenne.

Les universités de Strasbourg, de Haute-Alsace, de Bâle, de Fribourg-en-Brisgau et l'Institut für technologie de Karlsruhe ont signé le 9 décembre, à Strasbourg, les documents fondateurs du premier "Groupement européen de coopération territoriale", porté par des universités. Un statut instauré par l'Union européenne en 2006 pour favoriser les coopérations transfrontalières.

Associés depuis 25 ans dans le réseau Eucor, ces cinq établissements souhaitaient se doter d'une personnalité juridique pour avancer dans leur projet de Campus européen trinational de 15.000 enseignants-chercheurs et 115.000 étudiants.

Des services support et international communs

"Il s'agit d'un projet modèle unique au sein de l'espace européen de la recherche. Nous allons créer des structures communes permettant une réelle valeur ajoutée. Nos enseignants-chercheurs, nos étudiants et nos employés auront ainsi de nombreuses possibilités de coopérer. Notre visibilité sera également accentuée à l'international", précise Hans-Jochen Schiewer, président d'Eucor et recteur de l'Université de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne).

Pour avancer vers ce Campus européen, Eucor a obtenu un financement Interreg de 2 millions d'euros sur trois ans. Quant aux premières structures communes, Eucor envisage un service des relations internationales, ainsi qu'un service support, rassemblant les "cellules Europe", qui accompagnent les chercheurs dans le développement de leurs projets européens.

Solliciter des fonds Interreg et Horizon 2020

En outre, ce rapprochement devrait permettre aux consortiums de recherche de solliciter sous la casquette du GECT des fonds Interreg (coopération transfrontalière) et Horizon 2020 (R & D et l'innovation). "C'est un instrument supplémentaire dans la compétition de plus en plus rude pour obtenir des financements", pointe Janosh Nieden, coordinateur général Eucor.

À noter que les coopérations sont déjà bien avancées dans les neurosciences ou encore les sciences de l'environnement. À terme, les cinq universités souhaitent également créer un centre de recherche sur les technologies bio-innovantes.

Sur le plan de la formation, Eucor souhaite favoriser la mobilité des étudiants dans le cadre des 16 formations transfrontalières existantes et des cinq collèges doctoraux déjà engagés dans des coopérations. La création du GECT, dont le siège se trouvera à Fribourg-en-Brisgau, devrait être entérinée au premier trimestre 2016 par une publication au Bulletin officiel européen.

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