Cité universitaire de Paris : voyage au centre d’une tour de Babel (1/3)

Reportage de Virginie Bertereau Publié le
Cité universitaire de Paris : voyage au centre d’une tour de Babel (1/3)
Des étudiantes canadiennes de la CIUP. // © 
Nous vous proposons un reportage en trois parties au coeur de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Premier volet : à la rencontre des résidents de toutes nationalités de la quarantaine de maisons que compte aujourd'hui ce parc historique dans le XIV ème arrondissement de la capitale.

Fondée dans les années 1920, la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP) accueille chaque année 10 000 résidents de plus de 130 nationalités. C’est un coin de verdure où se côtoient 37 maisons. Une terre où les États-Unis jouxtent la Belgique, la Suède fait face au Japon. Un parc de 34 hectares ouvert toute l’année au public sur le boulevard Jourdan, dans le sud de la capitale (auxquels s’adjoignent deux sites délocalisés dans le 19e arrondissement). Les habitants sont des étudiants de niveau master et doctorat mais aussi des chercheurs, des sportifs de haut niveau et des artistes.  

Sélection drastique  

Pour obtenir un logement, il faut s’y prendre au mois d’avril pour la rentrée suivante*. Les heureux élus sont tous admis – de 1/3 à 1/7 des candidats selon les maisons – selon des critères académiques (niveau et cohérence du parcours). Si un établissement d’enseignement supérieur a noué un partenariat avec la Cité, les chances d’accueillir un de ses étudiants sont accrues.

Ainsi, Otto, étudiant en histoire à Stanford, en Californie, n’a pas rencontré trop de difficultés... « La fondation des États-Unis réserve des places aux élèves de mon université. J’ai donc été « placé » le temps de faire mes recherches pour ma thèse sur Michel Foucault », explique ce jeune New-yorkais de 21 ans. « Ici, c’est sympa, il y a beaucoup de jeunes. Quand on arrive, on ne connaît personne. Cela pousse à aller vers les autres. Dans ma maison, plus de la moitié des habitants sont américains. Mais je me suis fait des amis d’autres nationalités, notamment des Français et une Iranienne… », commente-t-il. En été, il n’est pas rare de rencontrer également des étudiants venus apprendre le français en summer session, comme Taylor, Jennifer, et Danika, trois jeunes Canadiennes originaires de l’Ontario.  

Melting-pot  

A la Cité internationale, être Parisien n’offre pas de privilège particulier pour l’obtention d’une chambre. Les Français représentent 20 % des résidents. Mais ce sont en majorité des étudiants des DOM-TOM, pénalisés – à cause de l’éloignement géographique – pour trouver un logement. En 2007, on comptait environ 30 % d’Européens (hors France), 14 % d’Africains, 15 % d’Américains, 18 % d’Asiatiques et moins de 1 % de ressortissants d’Océanie.

« Ces proportions et leur évolution reflètent celles du nombre global des étudiants qui viennent en France. Nous ne faisons aucune différence entre les nationalités, les disciplines, les religions, etc. Nous voulons créer des échanges. Ainsi, nous respectons toujours l’utopie des fondateurs », explique Charline Corbel, une responsable de la Cité. Une utopie d’après-guerre qui faisait du lieu un laboratoire pour une société en quête de paix.    

*Il est également possible de résider à la cité le temps d’un semestre et donc de s’installer en janvier-février. Dans tous les cas, le dépôt des dossiers se fait sur Internet.     

Reportage de Virginie Bertereau | Publié le