Palmarès des universités : « Il s’agissait d’évaluer la performance globale du système, pas de classer les universités » selon la CPU

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Quelle est la position de la CPU (Conférence des présidents d’université) sur l’enquête « insertion » publiée par le ministère vendredi 15 octobre 2010, surnommée « classement des universités » et décriée par une partie de la communauté universitaire ?

« Nous avons participé au groupe qui a travaillé sur l’enquête pendant un an. Ce qui est arrivé ensuite n’est pas ce qui était convenu », indique Jacques Fontanille , vice-président de la CPU, qui donne quelques exemples.

"Nous avons travaillé sur le principe d’une enquête d’insertion destinée à évaluer la performance globale du système universitaire français"

Le comité de pilotage n’a pas été réuni avant de présenter officiellement l’enquête, les chiffres n’ont pas fait l’objet d’une validation par les établissements, mais c’est surtout l’utilisation de l’étude qui pose problème selon lui. « L’exploitation en palmarès n’était pas prévue non plus ! Nous avons travaillé sur le principe d’une enquête d’insertion destinée à évaluer la performance globale du système universitaire français. De ce côté-là d’ailleurs, le résultat est bon. Ce n’était pas l’objectif de faire des différences entre établissements ni de les classer : à 30 mois, toutes les universités se ressemblent. D'autant que les trois quarts des universités ont moins de 5 % d’écart, donc si l'on imagine une marge d’erreur statistique de seulement 5%, cela n’a déjà plus de sens », explique-t-il.

Même constat concernant l’absence des variables de population ou de bassin d’emploi, indispensables pour comparer. « Il y avait d’ailleurs un accord sur les critères mais certains n’ont pas été pris en compte dans la publication finale de l’enquête », précise le président de l’université de Limoges, qui comprend les réactions des professionnels de l’insertion professionnelle des universités .

Relativisant, il reconnait qu’il s’agit d’un « apprentissage collectif ». « Nous sommes bien sûr favorable à une enquête de ce type, afin d’en faire un véritable outil de stratégie pour chaque établissement. Ce qui n’est pas possible cette fois-ci ».

Un courrier à Valérie Pécresse
« Nous avons réagi par un courrier à la ministre hier soir », a indiqué Jacques Fontanille, vice-président de la CPU, le 20 octobre 2010.

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