Classement du CHE : onze universités françaises au tableau de l'excellence en sciences

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le
Dans son édition 2010 portant sur les établissements scientifiques (universités et écoles) dans 19 pays européens, le classement allemand CHE (Centrum für Hochschulentwicklung, Centre pour le développement de l'enseignement supérieur)* retient onze universités françaises. Peu par rapport à la Grande Bretagne et à l'Allemagne. Et presque autant que la Suède.

Seules onze universités françaises figurent dans les quatre classements disciplinaires du CHE portant cette année sur la biologie, chimie, physique et les mathématiques. Il s’agit de Paris Sud, Université Pierre-et-Marie-Curie, Rennes 1, Grenoble 1, Lyon 1, Strasbourg, Montpellier 2, Paris Descartes, Paris Diderot, Bordeaux 1, Toulouse 3.

L'UPMC et Paris Sud apparaissent dans les quatre disciplines

Deux universités cumulent l'excellence dans les quatre disciplines : l'UPMC et Paris-Sud. Deux autres se distinguent avec trois citations (biologie, mathématiques, physique) : Paris Diderot et Toulouse 3. Au total, la France n’est citée que 27 fois dans ces classements disciplinaires.

Comme l'année dernière où la France n'avait obtenu aucune mention en sciences politiques , cette année encore les spécificités du système de l'enseignement supérieur français resurgissent en creux à la lecture de l'édition 2010 portant sur les filières scientifiques. La dernière édition du classement sur les filières scientifiques datait de 2007.

L'Allemagne caracole en tête devant la Grande-Bretagne

L'Hexagone se rapproche ainsi davantage des scores de la Suède (9 universités citées avec 18 citations) et de la Suisse (7 universités pour 14 citations et deux établissements d'excellence dans les quatre disciplines : l’EPFL et Zurich ETH) que de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. Ces deux pays détiennent la palme de l'excellence avec 26 universités sélectionnées pour la Grande Bretagne (54 citations dont 7 universités d'excellence dans les quatre disciplines) et 29 pour l'Allemagne qui recueille également 54 citations mais seulement deux universités d'excellence, Munich et Heidelberg.

Cette supériorité anglo-saxonne interpelle et ne peut s'expliquer seulement par la méthodologie. Selon Uwe Brandenburg, co-auteur de l'étude : "Nous avons dans notre présélection contacté l'ensemble des établissements du supérieur qui répondaient à nos huit critères, notamment en terme de publications et de citations". Si le nombre moins important de publications en anglais ou la culture des écoles d'ingénieur moins orientées sur la recherche peuvent être retenus au rang des interprétations, rien n'explique la raison pour laquelle nombre de structures françaises soient passées au travers des mailles du filet en ce qui concerne les autres critères. Car comme le précise Uwe Brandenburg : "Nous avons sciemment fait figurer aux côtés des points forts de la recherche comme les bourses ERC Grants (European Research Council), les projets Marie Curie ou encore la présence de Prix Nobel vivant, des critères relevant de l'enseignement comme l'existence d'un master Erasmus Mundus, la mobilité des étudiants ou encore celle des enseignants".

Cette année, ce classement, établi sur la base de données fournies par les institutions elles mêmes mais aussi par les étudiants, retient au rang de ses critères autant la qualité de l'enseignement que celle de la recherche et des conditions de vie des étudiants. Ont été passés à la loupe 130 établissements d’enseignement supérieur européens et 4500 groupes de recherche.



* Cette organisation allemande indépendante basée à Gütersloh passe chaque année au crible les universités européennes en coopération avec l'hebdomadaire Die Zeit. www.zeit.de/excellenceranking


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