Classement du Times Higher Education 2013-2014 : les meilleures universités mondiales virent à l'Est

Sophie Blitman Publié le
Classement du Times Higher Education 2013-2014 : les meilleures universités mondiales virent à l'Est
L'ENS, 1ere école française dans le classement du THE. // © 
Si elle compte une université de plus dans le top 200 du classement du Times Higher Education, la France perd globalement du terrain. Une évolution similaire à celle du vieux continent, notamment l'Europe du Sud, alors que l'Asie poursuit sa progression. Aux Etats-Unis, la région de Boston s'affirme de plus en plus. D'où un glissement vers l'Est du centre de gravité des meilleures universités mondiales.

C'est la dixième édition du classement Times Higher Education et 8 établissements français figurent parmi les 200 premières universités mondiales, soit un de plus qu'en 2012. Cependant, la tendance est globalement à la baisse.

Toujours en tête, l'ENS Ulm perd en effet 6 places, passant du 59e au 65e rang, suivie de l'Ecole polytechnique, 70e alors qu'elle était 62e en 2012-2013. L'UPMC (96e),  Paris-Sud (114e) et Paris-Diderot (178e) baissent également dans le classement.
Entrée dans le palmarès l'an dernier, l'UJF (université Joseph-Fourier) progresse quant à elle de 25 places, de la 180e à la 155e, juste devant l'ENS Lyon (156e), qui remonte néanmoins après avoir reculé en 2012-2013.
Enfin, Mines ParisTech fait son apparition au 193e rang du classement.

Aux Etats-Unis, Boston fait une percée

Au-delà de ces évolutions françaises, l'édition 2013-2014 du Times Higher Education World University Ranking est relativement stable : sans surprise, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne continuent de dominer le top 30 et les 10 premières universités sont les mêmes que l'an dernier, Caltech en tête. A noter, cependant, que Harvard grimpe cette année de deux rangs, devançant Oxford et Stanford. Une hausse révélatrice de la progression globale de la région de Boston qui compte 7 universités dans le top 200 : c'est autant que le Canada ou l'Australie.

Progression tranquille en Asie

L'Asie, quant à elle, continue de gagner du terrain, comptant désormais 6 établissements dans le top 50, soit une de plus que l'an dernier.

C'est ainsi que les deux universités chinoises du top 200 poursuivent leur progression, quoiqu'à un rythme plus lent : 49e en 2011, 46e en 2012, l’université de Pékin gagne encore une place cette année, tandis que l’université Tsinghua (également à Pékin) atteint la 50e place, après avoir été 71e en 2011 et 52e en 2012.
Les meilleures universités japonaises, sud-coréennes et singapouriennes montent elles aussi dans le classement.

L'Asie compte désormais 6 établissements dans le top 50

L'Europe du Sud de plus en plus distancée par celle du Nord

En revanche, l'Europe recule puisque, comme en France, les premières universités d'Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Russie, Belgique, Irlande et Autriche affichent une baisse globale.

Spécialiste de l'internationalisation de l'enseignement supérieur, Hans de Wit, professeur à l'université de sciences appliquées d'Amsterdam, explique au THE que "depuis plusieurs années, les gouvernements européens ont réduit ou gelé les investissements dans l'enseignement supérieur et la recherche, en raison de la crise économique – bien qu'ils aient dans le même temps prétendu l'inverse, étant donnée l'importance du secteur dans l'économie globale de la connaissance". Or, poursuit l'enseignant, cette réduction des dépenses intervient "au moment où ailleurs, notamment en Asie, l'investissement augmente, qu'il s'agisse de ressources publiques ou privées".

Une analyse confortée, d'après le THE, par la progression des meilleures universités scandinaves, creusant l'écart entre l'Europe du Nord et du Sud. Avec 12 établissements dans le top 200, les Pays-Bas sont ainsi le 3e pays, derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, même si aucune université hollandaise n'atteint le top 50.

A l'inverse, comme l'an passé, les établissements espagnols, italiens, portugais et grecs ne passent pas la barre des 200 meilleures universités mondiales.

 

Pour en savoir plus
Consulter le classement 2013-2014 du THE.

Sophie Blitman | Publié le