Aller sur l'Etudiant Newsletter Mon compte

Classement FT 2024 : les écoles de commerce françaises, plus nombreuses, perdent des places

Agnès Millet Publié le
Classement FT 2024 : les écoles de commerce françaises, plus nombreuses, perdent des places
Le campus de HEC, 2e du classement 2024 du Financial Times. // ©  Remon HAAZEN/REA
Pour l'édition 2024 du classement des masters en management du Financial Times, les écoles de commerce françaises sont plus nombreuses qu'en 2023. En revanche, la majorité d'entre elles enregistrent une baisse, à l'instar d'HEC qui perd son éphémère première place.

Le Financial Times (FT) a publié, le 8 septembre, sa nouvelle édition du classement mondial des masters in management (MiM). Un classement des 100 meilleures formations de gestion du monde, scruté à la loupe.

Cette année, la France enregistre une performance paradoxale. Car, si elle brille toujours par le nombre de formations classées – en l'occurrence 24, soit presque le quart de l'ensemble – la plupart des établissements cèdent des places.

La baisse la plus emblématique est celle d'HEC qui se plaçait première l'an dernier, en devançant l'éternelle bonne élève, l'University of St Gallen (Suisse). L'école de Jouy-en-Josas retrouve, en 2024, sa place accoutumée de dauphine.

"La Suisse Saint-Gallen revient en tête du classement des masters en gestion, les anciens étudiants du secteur financier étant les mieux lotis", expliquent Andrew Jack et Sam Stephens du Financial Times, dans leur article d'analyse. Une différence qui compte, car ce classement se base essentiellement sur des données liées aux salaires et aux dynamiques de carrière.

Les 24 écoles de commerce françaises du classement MiM 2024 du Financial Times

Etablissement

Rang 2024

Rang 2023

Salaire (en dollars)

HEC Paris

2

1

127,375

Insead

3

 

118,984

Edhec Business School

4

11

108,239

ESCP Business School

6

4

104,197

EMLyon Business School

8

7

102,970

Essec Business School

10

5

111,185

Iéseg School of Management

23

32

77,822

Grenoble Ecole de Management

26

29

78,536

Excelia Business School

30

33

76,009

Skema Business School

30

 

79,167

Neoma Business School

34

25

77,451

Audencia

43

27

83,537

TBS Education

45

37

72,264

MBS (Montpellier Business School)

47

51

70,402

Kedge Business School

50

48

75,975

Burgundy School of Business

52

 

67,906

Institut Mines-Télécom Business School

63

52

66,949

EM Strasbourg Business School

66

 

61,561

IAE Aix-Marseille Graduate School of Management

69

67

70,174

Essca School of Management

80

54

66,184

ESC Clermont Business School

81

67

62,720

Rennes School of Business School

88

71

70,315

ICN Business School

90

36

70,645

Esdes Business School

93

78

65,300

La France domine le classement par le nombre de ses formations

Pour cette 20e édition, 141 programmes ont participé au processus de classement et 100 ont été retenus. Les dirigeants des écoles de commerce françaises peuvent se réjouir sur un point important : numériquement, la France domine encore largement le classement établi par le quotidien britannique.

Cette année, 24 programmes français sont classés -dont celui de l'IAE d'Aix-Marseille. C'est mieux que les 21 formations de 2023. Mais c'est surtout largement supérieur à ce qu'enregistre le deuxième pays le plus représenté, à savoir l'Inde, avec 14 formations, suivie du Royaume-Uni avec 10 formations.

L'Allemagne classe, quant à elle, sept cursus, tandis que la Belgique et l'Espagne en comptent chacune cinq. Suivent les Pays-Bas et le Portugal avec quatre programmes et l'Italie, avec trois MiM dans l'édition 2024. Avec deux masters classés, la Chine et les États-Unis performent autant que l'Irlande et la Finlande – loin de leurs résultats au classement de Shanghai, plus généraliste et basé sur la recherche.

L'intégration de l'Insead et le retour de trois écoles

Ce tableau français – fourni - est dû notamment à l'arrivée de l'Insead, à la 3e place du classement. L'école internationale basée à Fontainebleau classe déjà son MBA en 2e position du palmarès dédié du FT. C'est en 2020 qu'elle a lancé son MiM : les premiers diplômés sont donc sortis en 2023, permettant à l'école d'être classée.

Elle se félicite de sa très belle performance. "Nous sommes extrêmement fiers d'arriver en tête de ce classement dès notre première année de participation et fiers d'être reconnus pour l'expérience transformatrice que nous offrons à nos étudiants." Selon elle, son atout est de proposer une "expérience qui comprend une exposition internationale unique grâce à la diversité de notre corps professoral, de nos étudiants et de notre expérience multi-campus ainsi qu'une solide progression de carrière après l'obtention du diplôme".  

Par ailleurs, trois écoles de commerce françaises, absentes de l'édition 2023, reviennent cette année : Burgundy SB, EM Strasbourg et Skema. "Notre position dans ce classement illustre la reconnaissance de notre modèle unique au monde qui conjugue réflexion, expérimentation et innovation. Ce modèle tire en grande partie sa force de nos campus, de nos accords d’échanges avec les meilleures institutions mondiales et de l’apport académique des meilleurs professeurs et chercheurs", se réjouit Alice Guilhon, directrice générale de Skema.

En revanche, l'EM Normandie sort cette année du ranking, basé sur le volontariat et s'appuyant sur 19 critères.

Des établissements français bien classés

Au-delà de cette impressionnante présence des écoles françaises, il faut également observer que les établissements hexagonaux trustent le top 10, puisque six françaises y ont leur place.

Plus généralement, elles se placent bien dans la première moitié du classement, puisque 15 d'entre elles sont dans le top 50.

Pourtant, si l'on analyse autrement les résultats des établissements, un volet moins positif peut se dégager : seuls cinq cursus français progressent. En 2023, au contraire, la plupart des établissements français progressaient.

L'Edhec, 4e, gagne sept rangs et revient dans le top 10 après avoir passé deux ans sous cette barre. Une "progression remarquable" qui résulte de "l'excellence du parcours professionnel de nos diplômés" ainsi que du "leadership académique de l'école et de la richesse unique de l'expérience étudiante".

L'Iéseg (23e), elle, progresse de neuf rang. L'établissement se place donc comme la première école française post-bac du classement. Grenoble EM (26e) et Excelia BS (30e) gagnent trois places. MBS (Montpellier Business School), au 47e rang, progresse de quatre positions, grâce au "retour sur investissement du diplôme grâce à l’alternance, à l’intégration de cours dédiés à la RSE tout au long du cursus, à l’internationalisation du corps professoral et à la parité au sein de ses promotions comme de sa faculté", mais aussi "la recherche".

Une dynamique générale à la baisse

En revanche, à l'instar d'HEC, 19 écoles françaises accusent une baisse significative dans le classement. Ainsi, TBS (45e) régresse de huit rangs, Neoma (34e) perd neuf places, l'IMT BS (63e) cède 11 places et Audencia (43e) en perd 16.

D'autres écoles connaissent une chute plus importante, comme l'ESC Clermont (81e) qui recule de 14 rangs, l'Esdes (93e) qui tombe de 15 places, Rennes SB (88e) qui perd 17 positions ou l'Essca (80e) qui cède 26 rangs.

La plus en difficulté reste l'ICN qui dégringole de 54 places et se maintient de justesse dans le classement, en 90e position. Durant l'été, l'école nancéienne qui s'estimait "forte académiquement" annonçait toutefois entrer en négociation exclusive avec GEDU, un groupe d'enseignement privé britannique, afin d'ouvrir son capital.

Agnès Millet | Publié le