Classement Masters 2016 du "Financial Times" : les écoles françaises en force

Baptiste Legout Publié le
Classement Masters 2016 du "Financial Times" : les écoles françaises en force
HEC est une nouvelle fois deuxième du classement Masters du FT. // ©  HEC
Podium inchangé en 2016 pour le classement des Masters in Management du "Financial Times". L’université suisse de Saint-Gall, HEC Paris et l’Essec Business School trustent les trois premières places d’un palmarès qui fait la part belle aux écoles françaises.

Les rankings se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que l'Hexagone était à la peine dans le classement QS 2016-2017 révélé la semaine dernière, il domine largement celui des Masters in Management du "Financial Times" publié ce lundi 12 septembre. Le trio d'écoles parisiennes HEC Paris, Essec Business School et ESCP Europe s'affiche aux deuxième, troisième et quatrième rangs, derrière l'université suisse de Saint-Gall, indéboulonnable à la première place depuis 2011. C'est la première fois que des écoles françaises trustent trois des quatre premières places.

"Les critères du FT mettent un poids fort sur l'international et les carrières et fait de la diversité un enjeux en l'abordant sous deux angles, l'internationalisation et la féminisation des étudiants, du board et du corps professoral. Ce sont des sujets importants pour HEC. Le classement du FT soutient ce type de stratégie", analyse Eloïc Peyrache, directeur délégué de HEC.

un classement taillé sur mesure

Avec 24 établissements sur les 90 du palmarès, la France domine un classement taillé à sa mesure. Comme l'explique le "Financial Times" dans son analyse, "à la différence des MBA, les masters en management sont typiquement conçus pour les étudiants d'un âge moyen de 22 ans en début de carrière. 60 % n'ont encore jamais travaillé et 30 % ont moins de deux ans d'expérience". Autrement dit, la cible principale des business schools tricolores.

Avec ses stages obligatoires, son bon taux d'emploi à la sortie des études, son ouverture à l'international et son goût des accréditations (billet d'entrée obligatoire pour figurer dans le palmarès), le modèle grande école matche particulièrement bien avec les critères du "Financial Times".

"Ce palmarès montre que le modèle grande école, un peu plus long que celui de nos concurrents, marche bien. Les écoles françaises ont comme objectif d'attirer les meilleurs étudiants du reste du monde. Quand on est plusieurs écoles à obtenir un bon classement, cela montre que c'est intéressant de venir en France", commente Eloïc Peyrache.

Des écoles françaises en hausse

Derrière ce trio, plusieurs établissements français affichent de très belles performances. Grenoble École de Management (13e) gagne sept places avec son Master in International Business et dépasse cette année l'Edhec, 15e (+ 3 places).

Pour la première fois, l'Iéseg intègre le top 20 (17e, + 4 places). L'école postbac tire principalement parti de son très haut taux de professeurs étrangers (2e sur ce critère derrière l'Imperial College Business School de Londres).

Suivent Audencia Business School (24e, + 4 places), l'EM Lyon (26e, + 4 places) et Skema Business School (26e, – 1 place). Les plus fortes hausses sont à mettre au compte de l'IAE Aix-en-Provence (46e, + 9 places), de l'ESC Dijon–Burgundy School of Business (67e, + 9 places) et de l'ICN Business School (43e, + 7 places).

L'EM Strasbourg et l'université Paris-Dauphine font leur entrée

Absente les années précédentes, l'université Paris-Dauphine fait son entrée directement au 57e rang avec son Master of International Business. Accréditée AACSB en 2015, l'EM Strasbourg est aussi présente pour la première fois cette année et décroche la 76e % place.

Quant à l'ESC Rennes, absente en 2015 faute de réponses suffisantes de la part de ses alumni, elle fait son grand retour à la 35e place, en net recul cependant par rapport à 2014 (23e).

Bien que les établissements français affichent globalement une bonne forme, certaines écoles décrochent. C'est le cas de Télécom Business School (46e, – 13 places), de l'ESC La Rochelle (60e, – 12 places) et de Kedge Business School (53e, – 8 places).

vingt-cinq pays représentés

Malgré la domination des écoles françaises et anglaises, qui représentent 44 % des établissements, le classement Masters in Management du "Financial Times" n'a jamais été aussi ouvert sur le monde. Avec 90 formations recensées contre 70 en 2014, le classement du FT met en avant des business schools en provenance de 25 pays différents, dont pour la première fois une représentante américaine, l'Arizona State University, 82e. Symbole des pays émergents, l'Inde arrive à placer comme l'année dernière trois établissements dans le top 30 (l'IIM Ahmedabad, 16e, l'IIM Bangalore, 19e, et l'IIM Calcutta, 23e).

Écoles Rang 2016 Évolution 2015-2016
HEC Paris 2
Essec Business School 3
ESCP Europe 4 + 3
Grenoble École de Management 13 + 7
Edhec Business School 15 + 3
Iéseg School of Management 17 + 4
Audencia Business School 24 + 4
EM Lyon Business School 26 + 4
Skema Business School 26 – 1
Neoma Business School 34
ESC Rennes 35 Retour après un an d'absence
Toulouse Business School 40 – 4
ICN Business School 43 + 7
Télécom Business School 46 – 13
Montpellier Business School 46 – 5
IAE Aix-en-Provence 46 + 9
Essca School of Management 49 + 2
Kedge Business School 53 – 8
Université Paris-Dauphine 57 Première entrée
La Rochelle Business School 60 – 12
EM Normandie 63 + 6
Burgundy School of Business (ESC Dijon) 67 + 9
EM Strasbourg Business School 76 Première entrée
ESC Clermont 78 – 1

Méthodologie
Le "Financial Times" établit sa méthodologie à partir de deux enquêtes : l'une adressée aux écoles et l'autre envoyée aux alumni afin de déterminer salaires, taux de placement, mobilité internationale et satisfaction. Pour être éligibles, les business schools doivent bénéficier d'au moins une des deux accréditations majeures : EQUIS ou AACSB, et obtenir un taux de réponses des alumni d'au moins 20 %.

Les écoles peuvent présenter un programme Master in Business de leur choix. Si la majorité des établissements français font concourir leur programme grande école, ce n'est pas systématiquement le cas. Ainsi, Grenoble EM y présente son Master in International Business. Un programme destiné principalement aux étudiants étrangers et ne délivrant pas le grade de master.

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