
La treizième édition du QS World University Rankings (www.TopUniversities.com) confirme la suprématie américaine. Sans surprise, comme l'an passé et l'année précédente. La nouveauté ? Pour la première fois, les États-Unis occupent les trois premières places du classement, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) occupe toujours la 1re place, l'université de Stanford arrive 2e devant l'université de Harvard (3e). Les prestigieuses universités anglaises de Cambridge et Oxford pointent à la 4e et à la 6e place cette année.
L'ENS perd du terrain
La première institution universitaire française à figurer dans le QS reste l'École normale supérieure de Paris. Mais l'école de la rue d'Ulm dégringole de 10 places au classement général et est classée 33e cette année, même si elle figure à la 6e place mondiale pour la qualité de sa recherche.
"Le fait de progresser du 7e au 6e rang mondial pour la performance de notre recherche est encourageant, relève Marc Mézard, directeur de l'ENS. Il est toutefois certain qu’il y a des éléments à travailler. La politique française des Comue constitue l’une des réponses : la priorité est de poursuivre la dynamique de regroupement dans l'université intégrée PSL."
Trois universités sortent, une née de fusion entre
Au total, la France, qui comptait l'an passé 20 établissements classés parmi les 400 premiers, n'en compte plus que 17 : en recul l'université Toulouse 3 Paul-Sabatier, l'université Aix-Marseille et l'Insa de Lyon, qui quittent le top 400. Même l'École polytechnique ParisTech perd 13 places et est désormais classée 53e.
À noter cependant l'entrée, pour la première fois dans le classement et à la 206e place, de l'université Grenoble-Alpes (UGA), née début 2016 de la fusion des trois anciennes universités grenobloises. Au total cinq universités françaises figurent quand même parmi les 400 meilleures du monde.
Une réputation académique globalement en baisse
Explications avancées par Ben Sowter, le directeur du département recherche de QS : "La baisse de performance des universités françaises est due à leur affaiblissement dans trois des six critères de QS." Ainsi 74 % des 39 universités françaises examinées connaissent une baisse de leur réputation académique et 72 % une baisse de leur performance en recherche. Enfin, 62 % connaissent une baisse de leur ratio professeurs/étudiants.
Autre facteur aggravant, les difficultés qu'affrontent les universitaires étrangers pour leur transfert dans une université française : "Cela impacte négativement le critère 'corps professoral international'", analyse le directeur de la recherche de QS. Thierry Mandon en convient bien volontiers : "La France doit poursuivre et amplifier ses efforts de simplification et de fluidité de ses règles pour faciliter des recrutements d’universitaires étrangers", commente le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur. Il convient aussi que des progrès en communication restent à faire "pour faire mieux connaître les modernisations de notre organisation et les moyens nouveaux dont seront dotés nos établissements".
des investissements déterminants
Pour analyser ces baisses, Ben Sowter évoque aussi "la coupe budgétaire de 122 millions d'euros du budget de la Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur [Mires] survenue au printemps 2016". L'annulation de crédits portait sur les programmes enseignement supérieur et vie étudiante. Il avait fallu la mobilisation de sept prix Nobel et d'une médaille Fields en mai pour que ne soient pas aussi coupés 134 millions d'euros de crédits aux organismes de recherche.
"Les classements cette année démontrent que le niveau d'investissement est déterminant pour les progressions tout comme pour les régressions", estime Ben Sowter. L'annonce de l'augmentation du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche de 850 millions d'euros en 2017 changera-t-elle la donne ?
17 établissements français CLASSÉS dans le TOP 400 du QS 2016-2017 |
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Rang 2016 | Rang 2015 | Établissements | Évolution sur un an |
33 | 23 | École normale supérieure (ENS), Paris. | –10 |
53 | 40 | École polytechnique | –13 |
141 | 137 | Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) | –4 |
164 | 156 | CentraleSupélec | –8 |
177 | 188 | École normale supérieure de Lyon | +11 |
206 | – | Université Grenoble-Alpes (UGA) | – |
220 | 223 | Sciences po Paris | +3 |
221 | 222 | Université Paris-Sorbonne (Paris 4) | +1 |
228 | 240 | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | +12 |
241 | 241 | Université Paris-Sud | = |
260 | 241 | Université de Strasbourg | –19 |
262 | 261 | Université Paris-Diderot Paris 7 | –1 |
264 | 293 | École normale supérieure de Cachan | +29 |
268 | 314 | École des Ponts ParisTech | +46 |
327 | 376 | Université de Montpellier | +49 |
356 | 369 | Université Paris-Dauphine | +13 |
377 | 387 | Université Paris-Descartes | +10 |
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Fondé sur les réponses de près de 75.000 universitaires et de plus de 37.000 employeurs, le QS World University Rankings est établi sur la base de 6 indicateurs : la réputation académique (qui compte pour 40 %), le volume de citations par université (20 %) la réputation auprès des employeurs (20 %), le ratio professeurs/étudiants (20 %), le ratio d'étudiants internationaux (5 %) et le ratio d'enseignants internationaux (5%).