La désillusion continue pour les établissements français dans les grands rankings internationaux. Après de mauvais résultats dans le dernier classement QS et une stagnation dans le classement de Shanghai, le Times Higher Education (THE) a livré ce mercredi 21 septembre un classement dans lequel les français ont bien du mal à briller.
Classée 66e (54e et première française en 2015), l'École normale supérieure perd 12 places. Baisse aussi du côté de l'École polytechnique (116e, – 15 places), de l'UPMC (121e, – 8 places) et de l'université Paris-Diderot, qui quitte le top 200 cette année (elle était 199e en 2015). Seule l'université Paris-Sud (179e, + 9 places) arrive à progresser dans l'élite des universités mondiales.
Les autres établissements français sont aussi en régression. À l'exception de l'université Lyon 1 (351-400 en 2016, contre 401-500 en 2015), toutes les institutions classées en 2015 et présentes à nouveau en 2016 stagnent ou perdent des places.
"Les universités leaders en France sont particulièrement fortes pour produire de la recherche influente et pour attirer des talents internationaux, même si elles sont moins performantes en termes d'environnement de recherche et d'enseignement", commente Phil Baty, éditeur des palmarès du Times Higher Education, pour expliquer ces résultats décevants.
Mines ParisTech est l'un des meilleurs établissements du monde pour attirer l'argent du secteur industriel.
(Ph. Baty)
CentraleSupélec et les Mines ParisTech font leur entrée
Malgré des résultats globalement décevants, les écoles d'ingénieurs et les ENS s'illustrent avec plusieurs nouvelles entrantes. CentraleSupélec intègre le palmarès en bonne position (201-250), tout comme Mines ParisTech (251-300), l'École des ponts ParisTech (351-400) et l'École centrale de Lyon (601-800). De son côté, l'École normale supérieure de Cachan (401-500) vient rejoindre l'ENS de la rue d'Ulm et l'ENS Lyon, déjà présentes les années précédentes.
Pour Phil Baty, la présence en force des écoles s'explique par leur capacité à "obtenir des scores plus élevés que les universités sur leur environnement d'enseignement et de recherche et à collaborer avec des chercheurs dans le monde entier." Il souligne aussi leurs relations avec les entreprises : "Mines ParisTech est l'un des meilleurs établissements du monde pour attirer l'argent du secteur industriel."
Des Comue classées
Le classement 2016 du THE est aussi marqué par la recomposition du paysage français, qui voit entrer des Comue en lieu et place de leurs membres. Toulouse 1 Capitole (301-350 en 2015) laisse sa place à l'Université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées (301-350), Lille 1 (351-400 en 2015) et Lille 2 (601-800 en 2015) disparaissent au profit de l'Université de Lille (401-500), et l'université de Bourgogne (501-600 en 2015) s'efface devant sa Comue, l'Université Bourgogne Franche-Comté (501-600). Nouvellement intégrées également : l'Université Grenoble-Alpes et l'Université Clermont-Auvergne, issues de fusions.
Si cette stratégie de regroupement est saluée par Phil Baty, l'éditeur considère qu'il est trop tôt pour qu'elle se traduise en résultats : "La France a des plans ambitieux pour son secteur de l'éducation supérieure. Elle a lancé l'Université Paris-Saclay dans l'espoir d'en faire une des meilleures universités d'Europe continentale et une des dix meilleures dans le monde, cependant elle devra travailler dur pour réaliser cette ambition dans un contexte de compétition mondiale de plus en plus forte."
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne loin devant
Au rang des nations, la France dévisse. Avec seulement quatre établissements dans le top 200, elle apparaît fortement à la traîne d'un palmarès dominé par les États-Unis (63), le Royaume-Uni (32) et l'Allemagne (22). Le top 10 est lui aussi trusté par les anglo-saxons, avec un podium composé de l'université d'Oxford, du California Institute of Technology et de l'université de Stanford.
Le classement général est marqué par les progrès du continent asiatique. Sur les 980 universités classées originaires de 79 pays, 290 proviennent de 24 pays d'Asie. L'université de Singapour est la meilleure d'entre elles et se classe au 24e rang. Pour Phil Baty, "le succès de l'Europe dans le classement ne peut être garanti à long terme alors que les universités leaders d'Asie montent en flèche pour rejoindre l'élite mondiale". De mauvais augure pour la France ces prochaines années ?
Les établissements français dans le classement Times Higher Education 2016
Institution | RANG 2016–17 | RANG 2015–16 |
École normale supérieure | 66 | 54 |
École polytechnique | 116 | 101 |
Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) | 121 | 113 |
Université Paris-Sud | 179 | 188 |
CentraleSupélec | 201-250 | NR |
École normale supérieure de Lyon | 201-250 | 201–250 |
Université Paris-Descartes | 201-250 | 201–250 |
Université Paris 7 Paris-Diderot | 201-250 | 199 |
Mines ParisTech | 251-300 | NR |
Aix-Marseille Université | 301-350 | 251–300 |
Université de Bordeaux | 301-350 | 251–300 |
Université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées | 301-350 | NR |
Université de Strasbourg | 301-350 | 301–350 |
Université Lyon 1 Claude-Bernard | 351-400 | 401–500 |
École des ponts ParisTech | 351-400 | NR |
Université de Montpellier | 351-400 | 301–350 |
Université Paris 4 Paris-Sorbonne | 351-400 | 251–300 |
École normale supérieure de Cachan | 401-500 | NR |
Université de Lille | 401-500 | NR |
Université de Nantes | 401-500 | 401–500 |
Université de Nice Sophia-Antipolis | 401-500 | 401–500 |
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | 401-500 | 351–400 |
Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC) | 501-600 | NR |
Insa Lyon | 501-600 | 401–500 |
Université Rennes 1 | 501-600 | 501–600 |
École centrale de Lyon | 601-800 | NR |
Université de Cergy-Pontoise | 801+ | 601–800 |
Source : Times Higher Education
Le palmarès du THE classe les universités mondiales sur la base de leurs principales missions à travers 13 critères répartis en 5 familles : enseignement, volume de la recherche, influence de la recherche, ouverture internationale et revenus de l'industrie.
Pour figurer dans le classement, les établissements doivent avoir publié au moins 1.000 articles de recherche entre 2011 et 2015, qui doivent relever de plusieurs sujets d'étude.
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