Classes prépas : vers une diversité des modèles, entre secondaire et supérieur

Sophie Blitman Publié le
Classes prépas : vers une diversité des modèles, entre secondaire et supérieur
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Renforcer les relations entre classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et universités : telle est la volonté du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche , qui soutient la mise en place de conventions entre les établissements. Parallèlement, les cycles préparatoires intégrés continuent de se développer au sein même des universités.

44 nouvelles classes préparatoires doivent ouvrir à la rentrée 2011, dont 42 CPGE. Parmi elles, 28 sont créées en partenariat avec un établissement d’enseignement supérieur, en général des universités, mais aussi l’EM Normandie, l’INP Toulouse et l’Institut catholique d'études supérieures de Nantes.
A côté des CPGE classiques, ces classes prépas visent à mieux articuler secondaire et supérieur : assurés par des enseignants de lycée mais aussi d’universités, les cours peuvent avoir lieu alternativement dans les deux établissements. La validation des acquis est également facilitée : à l’issue de leurs deux ans de prépa, les étudiants qui souhaitent poursuivre à l’université remplissent un dossier afin d’entrer l’année suivante en L3.
D’autre part, Valérie Pécresse a annoncé la création de deux nouvelles classes préparatoires aux études supérieures (CPES), également en partenariat avec des universités : l’une associe le lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge et l’université d’Evry, l’autre le lycée L’Essouriau des Ulis et l’université Paris Sud 11. Une autre CPES s'ouvre à Toulouse en partenariat entre le lycée Bellevue et l'INP (Institut national polytechnique).

Développement des prépas au sein des universités

Autre formule : les cycles préparatoires intégrés à l’université. Dans ce cas, la validation des deux premières années de licence permet, sans remplir de dossier, de "basculer automatiquement vers la L3", souligne Alain Brillard , président de l’université de Haute-Alsace et responsable du groupe consacré au développement des cycles préparatoires intégrés à la CPU (Conférence des présidents d’université). L’UHA a créé de tels parcours depuis déjà 15 ans, en lien avec ses deux écoles d’ingénieurs internes, l’Ecole nationale supérieure de chimie Mulhouse (ENSCMU) et l'Ecole nationale supérieure d'ingénieurs Sud Alsace (Ensisa). Désormais, l’université projette d’ouvrir un nouveau cycle pour préparer les étudiants à des écoles de commerce.

"Persuadé que ce type de formation est amené à se développer", Alain Brillard note en effet "un fort engouement pour les cycles tertiaires", qu’il s’agisse d’écoles de commerce mais aussi de journalisme, voire des IAE. Avec ces prépas universitaires, "nous nous inscrivons dans la politique ministérielle tout en répondant au besoin de nos étudiants et des écoles. C’est la bonne solution", affirme le président de l’UHA.

Complémentarité des modèles

Pour lui, il n’y a pas de concurrence entre ces trois types de classes prépas, mais "une complémentarité : les CPGE préparent à une liste plus large d’écoles, souvent sur concours nationaux, tandis que les cycles préparatoires intégrés sont plutôt ouverts sur les écoles internes aux universités, ainsi qu’aux écoles sans concours". Et en définitive, l’objectif reste à ses yeux le même : "on aide l’étudiant à trouver son parcours de réussite".

Coût des formations

Si les cycles préparatoires intégrés coûtent moins cher que les CPGE (9 000 à 9 500 € par an et par étudiant, selon Alain Brillard, contre 14 850 € pour les CPGE), cela représente tout de même une dépense non négligeable pour les universités.
Dans la mesure où ils déclenchent des heures complémentaires, ces parcours renforcés peuvent s’inscrire dans le cadre du plan Licence, et bénéficier des budgets de celui-ci. Mais les présidents d’université aimeraient que le modèle Sympa prenne en compte ces coûts supplémentaires, en appliquant aux cycles préparatoires intégrés "un coefficient un peu plus élevé que celui des licences classiques : ce serait reconnaître qu’il s’agit de l’application d’une directive ministérielle", explique Alain Brillard.
Exemples parmi d’autres de la diversité au sein du cycle licence, ces prépas universitaires devraient être évoquées lors du colloque annuel de la CPU , qui se déroulera les 11, 12 et 13 mai à Toulouse.

Différents types de prépas
Il existe aujourd’hui une diversité de modèles, avec trois types principaux : les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) classiques, les CPGE en partenariat avec les universités et les cycles préparatoires intégrés. Au nombre de 2 187 (première et deuxième années confondues), les CPGE classiques sont, de loin, les plus nombreuses aujourd’hui.
En revanche, il règne un certain flou pour dénombrer les autres : 13 au total, mais le ministère ne distingue pas les CPGE ayant signé une convention de partenariat avec un établissement d’enseignement supérieur, et les cycles préparatoires intégrés.
A ces trois types principaux s’ajoutent les classes préparatoires aux études supérieures (CPES), qui peuvent aussi nouer des conventions avec les universités. C’est le cas, notamment, des deux nouvelles CPES qui vont ouvrir à la rentrée 2011.

Soutien à la voie technologique
Aujourd’hui largement destinées aux bacheliers généraux, les classes préparatoires devraient davantage s’ouvrir aux bacheliers technologiques : près de la moitié des nouvelles CPGE (20 sur 42) attendues à la rentrée 2011 leur sera destinée. L’objectif : favoriser la poursuite d’études de ces bacheliers technologiques en leur offrant un encadrement adapté, alors qu’ils sont nombreux à échouer en arrivant en première année à l’université.

Pour en savoir plus, consultez le dossier "les prépas à la fac " sur www.letudiant.fr .

Sophie Blitman | Publié le