Cloud universitaire francilien : une étude sur les services numériques du futur

Fabienne Guimont Publié le
Nom de code : UnivCloud. Le projet d’étude sur la faisabilité d’un cloud universitaire est lancé pour dix-huit mois. L’université numérique Paris Île-de-France (UNPIdF), INEO, filiale de GDF Suez, et quatre start-up en sont les porteurs. L’étude est financée dans le cadre de l’appel à projets «Informatique en nuage» des Investissements d’avenir et a reçu une enveloppe de 4,5 millions d’euros de dotation en capital, dont 400.000 € pour l’UNPIdF.

Le cloud computing, ou informatique dématérialisée sur des serveurs distants – un peu comme on utilise les services de Google –, pourrait bientôt faire son entrée dans les universités. Une étude, baptisée UnivCloud, est lancée pendant dix-huit mois. Une quinzaine d’établissements franciliens (1) sont partie prenante de ce projet visant à mutualiser et à dématérialiser leurs besoins de services numériques. L’étude devra proposer un modèle économique, une architecture et un démonstrateur permettant de mieux comprendre comment les universités pourraient passer d’une informatique basée sur des données stockées sur des serveurs locaux à une informatique facturée au service délivré.

Une économie d’énergie et de maintenance

«Pour les étudiants, cela signifie plus de services, plus rapides et de meilleure qualité, car les universités ne garderont pas les structures existantes. Le cloud permettrait de regrouper en un seul data center les services de tous les membres. Cela permettrait d’économiser sur l’énergie dépensée et sur la maintenance d’infrastructures lourdes. Aujourd’hui, une université est obligée d’entretenir deux salles de machines avec son système de climatisation, alors que ses installations sont sous-utilisées pendant la nuit ou les week-ends, par exemple », illustre Bernard Etlicher, directeur des systèmes d’information de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, université initiatrice du projet avec Paris 1.

Un App Store universitaire

«C’est le premier projet en France et en Europe de cette ampleur dans les universités, se réjouit Carlos Moreno, conseiller scientifique d’INEO, la filiale de GDF Suez, partenaire industriel qui porte cette étude. Notre pari est qu’UnivCloud s'apparentera à un App Store du monde universitaire, ouvert sur les collectivités locales.» Des applications concernant l’insertion professionnelle comme un portail d’entreprises au niveau régional, un e-portfolio ou un gestionnaire de stages sont de nouveaux services auxquels l’UNPIdF réfléchit afin que ceux-ci soient compatibles avec ce futur cloud.


Coopérations universitaires et public-privé


Le montage de cette opération est lui aussi une première, avec un opérateur régional – l’UNPIdF – et un porteur industriel – INEO, filiale de GDF Suez, qui compte en faire une vitrine pour se déployer dans le cloud computing au niveau français et européen. Le premier définit les besoins des établissements, le second les met en oeuvre. Une révolution technologique qui s’accompagne d’une révolution des mentalités dans le monde universitaire peu habitué à collaborer de façon aussi étroite avec des industriels. «Cette mutualisation entre universités en Île-de-France apparaît comme une nécessité dans le système de concurrence entre établissements», appuie de son côté la présidente de Paris-Ouest-Nanterre, Bernadette Madeuf. «Cette coopération très pacifique dans le cadre d’UnivCloud contraste avec l’effet de frénésie créé par le grand emprunt où des requins ont tourné autour d’un bout de viande», a renchéri Jean-Claude Colliard, président de Paris 1 et du PRES Hésam. Les enchères des Idex ne sont pas très loin…

(1) Notamment les universités Paris 1, 2, 3, 5, 10, 12, 13, Marne-la-Vallée, UVSQ, Évry, Cergy, le PRES Paris-Est, l’INALCO, l’ENSIEE.

Fabienne Guimont | Publié le