CNRS : la Cour des comptes pour une clarification des missions de l'organisme

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A chaque semaine suffit sa peine. Le CNRS pourrait faire sien ce vieil adage tant il est régulièrement soumis à la critique ou aux reproches. Cette fois, c’est la Cour des Comptes qui s’y colle dans son rapport annuel , rendu public, le 6 février 2008. Déjà auteurs en 2002 d’une enquête très critique sur l’organisme, les magistrats de la rue Cambon rééditent leurs interrogations sur le rôle et la stratégie du CNRS : « Le CNRS n’est pas parvenu dans les dernières années à inscrire une stratégie dans la durée, du fait notamment de l’instabilité de ses dirigeants ».  

Il faut dire que depuis 2000, pas moins de quatre équipes dirigeantes se sont succédé. Une instabilité chronique, liée uniquement à des considérations politiques que la Cour des Comptes a pu vivre in vivo puisque, durant l’enquête, entre juillet 2006 et mars 2007, l’équipe de direction a été renouvelée plusieurs fois. Pour les juges, cette valse des dirigeants n’a pas contribué – c’est peu de le dire – à une clarification des mission du CNRS.  

Agence de moyens

Fédérateur de compétences, opérateur direct de recherche ou encore agence de moyens au bénéfice d’une recherche conduite par les universités ? A l’époque de la rédaction du rapport, les magistrats de la Cour des Comptes ne pouvaient le prévoir mais Nicolas Sarkozy, lui, avait déjà tranché. Le CNRS comme les autres grands organismes de recherche seront des agences de moyens et non comme l’écrit la direction du CNRS, « un opérateur de recherche, travaillant en interaction permanente avec les universités et une agence de moyens, favorisant la mise en cohérence du système national de recherche ». 

A la lumière des dernières annonces présidentielles, la réponse du CNRS a quelque chose de pathétique…  

Pour une simplification de la gestion des unités de recherche

Le rapport demande également au CNRS de revoir ses modes de fonctionnement : « Il s’agit de doter le CNRS d’une organisation plus lisible ,visible et efficace. ». Concernant les ressources humaines, la Cour des Comptes recommande un renforcement des passerelles entre l’emploi de chercheur et l’emploi d’enseignant-chercheur « et plus généralement toute autre forme d’activité »  « afin que puissent se construire des parcours tout au long d’une carrière mais aussi que soit garantie l’attractivité de la recherche publique française ». Les magistrats invitent à simplifier « radicalement la gestion des unités de recherche, ce qui suppose qu’elle soit assurée par l’un ou l’autre des partenaires engagés dans une unité en lieu et place de la multiplicité des circuits administratifs existant actuellement ».  

Reste que tout n’est pas noir dans l’enquête de la Cour des Comptes. La rue Cambon salue en effet la modernisation comptable et budgétaire de l’organisme. Celle-ci doit cependant être poursuivie. Cela passe par une « meilleure lisibilité de la politique d’investissement », « une gestion plus rigoureuse des reports et une résorption rapide de l’écart existant entre les dotations allouées aux laboratoires sous forme ’autorisations de programmes et de crédits de paiements ».

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