Collectivités territoriales et universités : les vertus de l’Opération campus

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L’Opération campus permet de redynamiser le dialogue (parfois difficile) entre les collectivités territoriales et les universités sur le développement urbain. Tel est le principal constat d’un atelier organisé dans le cadre du dernier colloque de l’AVUF (Association des villes universitaires de France). Ce colloque « Villes et territoires universitaires » s’est tenu les 3 et 4 décembre 2009 à Aix-en-Provence à l’IEP (institut des études politiques). Les discussions ont mis en avant la prise de conscience que campus et villes devaient se mêler, s’ouvrir physiquement.

Dans cette optique, Montpellier, par exemple, va travailler sur son projet « Un campus dans la ville, une ville campus ». « Si les sites universitaires de la cité sont assez bien regroupés, ils restent fermés sur eux-mêmes. Résultat : quand on se promène, on ne se rend pas compte de ce qui se passe derrière les clôtures, avoue Yannick Tondut, directeur général délégué des services de la Ville de Montpellier. Faire tomber les barrières, unifier les campus, affirmer les centralités, développer les transports, améliorer le paysage en plantant davantage » sont donc devenues des priorités pour la ville où un habitant sur quatre est étudiant.


Universités ex - « pompes à fric » ?
À Strasbourg, une meilleure organisation demandera une remise en cause de certains sites. Yves Larmet, vice-président de l’Université de Strasbourg chargé du patrimoine, a mis l’accent sur un avantage de la ville : « avec la fusion des trois universités en une, le dialogue est plus simple. Il n’y a qu’un interlocuteur unique : son président ». Et de saluer également l’effet positif de l’Opération campus. « Jusqu’à présent, les collectivités considéraient les universités comme des pompes à fric. Il faut apprendre un seul et même langage et discuter très en amont pour accomplir des choses qui ne s’arrêteraient pas au trottoir de la ville ». 

Les facs entrent dans des sociétés de réalisation immobilières
 
Les discussions se sont également tournées vers les PPP (partenariats publics-privés), « un instrument financier nouveau pour les universités, qui permet d’étaler leurs dépenses sur le long terme. Mais qui suscite encore beaucoup de questions à éclaircir », indique Daniel Vitry , directeur de la mission « Université » à la CDC (Caisse des dépôts et des consignations). L’organisme, qui a passé plus de 50 conventions de partenariat avec des universités ou des PRES (pôles d’enseignement supérieur et de recherche) à ce jour et se veut une interface entre collectivités et universités, propose aujourd’hui de créer « des sociétés de réalisation immobilières et d’aménagement ». Grande différence avec les PPP – dans lesquels l’État a la maîtrise d’ouvrage – les universités sont ici majoritaires en terme de gouvernance. Au bout de 25-35 ans, le bâti revient à la société, et donc plus précisément à l’université majoritaire. Le 4 décembre 2009, la première société de ce type a été créée à Bordeaux, entre l’Université, le conseil régional et la CDC. « D’autres devraient suivre », selon Daniel Vitry.

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