COP21 : les Mooc se mettent au vert

Delphine Dauvergne Publié le
COP21 : les Mooc se mettent au vert
Le Mooc "Consommer responsable", auquel participent des enseignants-chercheurs de l'université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense, a été présenté lors du colloque Eco-campus 3. // ©  Delphine Dauvergne
À la veille de l’ouverture de la COP21, plusieurs Mooc sur le développement durable se lancent. Un format plébiscité pour la formation continue, mais aussi pour les étudiants. 

Les Mooc se mettent au vert, à l’approche de la COP21. "Consommer responsable", pour l’Université Paris-Lumières, a été lancé en octobre 2015. À Montpellier SupAgro, le premier Mooc sur l’agroécologie a ouvert à la rentrée, avec déjà 11.600 inscrits. L’école de commerce Audencia, elle, s’est emparée de la problématique de la responsabilité sociétale des entreprises, avec un Mooc "RSE et création de valeur", qui ouvrira le 16 novembre 2015.

Certains Mooc, comme celui du Cnam autour des "Défis énergétiques et risques sanitaires dans les transports", ont même obtenu le label "COP21". Avec, pour ce dernier, une version enrichie qui débutera justement le jour du lancement de la conférence mondiale, le 30 novembre 2015. "Au-delà de l’effet de mode, c’est de toute façon un sujet porteur pour l’avenir", souligne Pascal Da Costa, enseignant à CentraleSupélec, qui dispense un cours sur le développement durable depuis quatre ans et l’a transformé en Mooc dès 2014.

Accompagner l’évolution des métiers de demain

Avec un public très demandeur : celui des professionnels. "Le Mooc est une forme pédagogique idéale pour continuer d'éduquer tout au long de la vie, rappelle Delphine Pommeray, directrice de l’Uved (université virtuelle 'environnement et développement durable'). Les métiers évoluent fortement dans notre domaine et nous devons répondre à ce besoin de formation continue."

Le premier Mooc de cette fondation, lancé en septembre 2014, "Économie circulaire et innovation", a attiré près de 9.000 participants. Depuis, l'Uved a proposé cinq Mooc sur le développement durable, avec majoritairement des inscrits diplômés d’un bac+5 et en activité.

"Nous avons été sollicités par les acteurs du monde du bâtiment, indique Christina Nirup, chef de service formation externe à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Et le Mooc permet de former au bâtiment durable de manière massive". Une plateforme gérée par l’Ademe accueillera des Mooc proposés par des établissements et organismes divers. Elle doit être opérationnelle au printemps 2016.

Une vision globale pour les étudiants

L’intérêt de ces Mooc sur le développement durable ne s’arrête pas aux professionnels. "Le développement durable est une matière transversale, à la croisée de nombreuses thématiques — santé, économie, géographie... Il n'a pas de département à l'université, ce n’est pas une discipline propre, explique Delphine Pommeray. Les étudiants peuvent donc être demandeurs d’une vision plus globale que les modules spécialisés qu’ils peuvent rencontrer dans leurs cursus."

À CentraleSupélec, le Mooc de Pascal Da Costa sert aussi aux étudiants pour travailler en pédagogie inversée : "ils s'imprègnent du cours en ligne pour poser ensuite leurs questions en présentiel", détaille l’enseignant, dont le Mooc a attiré 15.000 inscrits en 2014 et 2015. Une utilisation en formation initiale également favorisée par l’Uved. "Les vidéos qui composent nos Mooc ont vocation à être utilisées par les enseignants dans leurs cours. Pour cela, nous les laissons en libre accès sur Internet", ajoute Delphine Pommeray.

Un soutien public aux Mooc "Développement durable"
Côté financement, ces innovations pédagogiques coûteuses sont parfois accompagnées de soutiens publics. L’un des Mooc de l’Uved – "Environnement et développement durable" –  a été pris en charge à 100% par le secrétariat d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche. "C'était une commande, à destination des lycéens et étudiants", précise la directrice de la fondation. 

Une partie des Mooc de la plateforme dédiée au bâtiment durable bénéficient, eux, de financements via plusieurs appels à projets ("Plan transition numérique dans le bâtiment" et "PACTE") lancés par le ministère du Logement.

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