C'est chaque année l'angoisse des organisateurs de concours ou d'examen : la perte, voire le vol de copies, qui obligent les candidats à repasser l'épreuve. Pour éviter cette situation, la numérisation des copies est une première étape. L'X, les quatre ENS (Ecoles normales supérieures) et l'ESPCI ParisTech ont décidé d'aller plus loin : désormais, les examens écrits de leur banque d'épreuves commune seront corrigés directement sur tablette, sans passer par la case papier.
"En 2013, nous avons voulu expérimenter cette solution sur un petit nombre de copies, explique Michel Gonin, directeur du concours d’admission à Polytechnique. Il fallait appréhender avec précision le temps que prend le processus de numérisation : entre la fin des écrits et le début des corrections, nous n’avons qu’une semaine pour scanner quelque 50.000 copies et charger l’ensemble des 90 tablettes." L'an passé, huit correcteurs ont joué les cobayes et ont chacun corrigé sur tablette 600 documents. "Nous voulions nous assurer que le confort de travail était le même que sur papier", argumente Michel Gonin.
Cout de l'operation : 27.000 €
Au vu des retours d'expérience positifs, les écoles ont donc décidé de généraliser le procédé pour 2014. Dès la fin des épreuves, toutes les copies seront acheminées à Polytechnique, où elles seront numérisées et anonymisées. Ensuite, elles seront réparties sur 90 tablettes, pour les 90 correcteurs. Ces derniers recevront une courte formation pour appréhender cette nouvelle méthode de travail. "L’objectif premier de la démarche est bien évidemment la sécurité, concède Michel Gonin. Si un correcteur venait à perdre sa tablette, elle est effaçable à distance et toutes les copies numérisées sont archivées et les originaux papier conservés pour une durée de un an." A l'issue des corrections, les notes seront directement saisies en ligne sur un site dédié.
Pour cette opération, les six écoles ont déboursé la somme de 27.000 €, à raison de 300 € par tablette. Un investissement jugé plus qu'acceptable au regard non seulement du stress engendré pour les candidats, mais aussi du coût que représenterait la réorganisation d'une épreuve en cas de perte de copies. A titre de comparaison, le concours agro-véto, qui s'était trouvé dans cette situation en mai 2013, avait dû débourser 50.000 € pour (seulement) 3.000 candidats.