Covid-19 : comment les établissements du supérieur gèrent leurs étudiants à l'étranger

Guillaume Mollaret Publié le
Covid-19 : comment les établissements du supérieur gèrent leurs étudiants à l'étranger
Grenoble Ecole de Management, comme de nombreux établissements du supérieur, a suspendu tous les départs vers l'étranger de ses étudiants. // ©  Francois HENRY/REA
Au-delà de la fermeture des universités annoncée jeudi 12 mars par Emmanuel Macron, les établissements du supérieur gèrent également au jour le jour cette crise sanitaire avec leurs étudiants partis en mobilité à l’étranger.

La crise sanitaire mondiale provoquée par le Covid-19, un coronavirus, touche très largement la communauté de l’enseignement supérieur. Pas seulement dans l’Hexagone où les établissements seront fermés aux cours dès lundi. Quelque 50.000 étudiants français bénéficient du programme Erasmus... Un chiffre auquel il convient d’ajouter les mobilités étudiantes internationales (stage ou semestre dédié) hors Europe.

Les écoles misent sur les cours à distance

Ainsi, Rennes School of Business, par l’écosystème automobile qui l’entoure, a noué des liens historiques avec la région de Wuhan, foyer mondial de la pandémie. "Environ 30 étudiants y étaient soit en mobilité académique soit en stage. Ils sont tous rentrés. Et, dans la mesure où leur durée de stage obligatoire était faite, cela n’impactera pas leur scolarité. Pour les 70 qui devaient partir dans le pays, en revanche, nous avons, pour certains, trouvé une solution pour qu’ils puissent se rendre dans des universités partenaires européennes (Il y a encore quelques semaines, on ne recensait pas de cas sur notre continent, ndlr). Pour les autres, nous allons nous efforcer de trouver une solution avec le ministère pour que ces étudiants puissent valider leur parcours", explique Thomas Froehlicher, le directeur général de cette école de commerce qui compte par ailleurs 600 étudiants Erasmus.

"Beaucoup ont souhaité rester dans leur université d’accueil", précise-t-il. "De fait, en Italie et en Espagne, de nombreuses universités ont, comme Rennes School of Business, déployé des systèmes de cours en ligne permettant de poursuivre normalement le programme", ajoute le directeur général. L'école a aussi été la première à annoncer la fermeture de l'école pendant sept jours du 12 mars au 23 mars. Le temps pour elle de préparer le déploiement de sa plateforme en ligne pour assurer l'intégralité des cours à distance.

Une gestion au cas par cas et au jour le jour

A Grenoble Ecole de Management (GEM), les départs vers l’étranger ont eux aussi été suspendus avant l’annonce du président de la République, jeudi 12 mars. De même, la business school avait anticipé l’injonction de fermeture et prévu de fermer à compter du lundi 16, ce qui lui permet de dispenser en ligne l’ensemble des cours à compter de cette date, malgré tout. “Pour les étudiants à l’étranger, nous ne leur avons pas donné de consignes particulières. Pour ne parler que de l’Italie, nous y avons peu d’étudiants. On gère donc au cas par cas”, affirme Jean-François Fiorina, directeur général adjoint de GEM.

Cette gestion est également celle adoptée par l’université Lyon 1 depuis le début de la crise. Tout est examiné au jour le jour par la cellule de veille sanitaire et notre référent de sécurité. Tout se bouscule, et nous allons gérer les demandes à mesure qu’elles nous parviennent. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu de demande de rapatriement. Le contexte nous invite à nous adapter au fur et à mesure, la mise en place d’un processus menaçant d’être revu dès le lendemain”, explique-t-on à la direction de communication de cet établissement.

Même topo à l’Université de Montpellier où le président Philippe Augé affirme que “dès le 27 janvier, une communication avec des recommandations sanitaires a été effectuée vers l'ensemble des étudiants, notamment au travers des directeurs/directrices d'UFR, écoles, instituts. Ce sont eux qui connaissent le mieux les différentes situations des étudiants se trouvant dans des zones à risque.” Concernant la validation de cette année universitaire, les dirigeants interrogés ne doutent pas qu’une solution sera trouvée avec le ministère dans les prochaines semaines. Affaire à suivre...

Guillaume Mollaret | Publié le