Création d'un collège transfrontalier entre les universités du Nord et de Belgique

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Les établissements de trois régions frontalières (Nord Pas de Calais, Flandre et Wallonie) se regroupent pour créer un collège transfrontalier : c’est le pari du projet franco-belge présenté au musée des Beaux-arts de Lille le 12 septembre dernier.

Porté par le PRES (Pôle de recherche et d'enseignement supérieur) Lille Nord de France, l’université catholique de Louvain à Courtrai (KULAK) et les Facultés universitaires catholiques de Mons (FUCAM), le collège transfrontalier verra le jour début 2012. Il vise deux principaux objectifs : promouvoir la mobilité étudiante et enseignante et constituer un « Honours college » pour les meilleurs étudiants de licence des deux pays. «Nous souhaitons institutionnaliser des relations qui existent déjà au niveau bilatéral entre enseignants ou laboratoires et leur donner une visibilité très forte », précise Christian Sergheraert, président du PRES de Lille.


Mobilité à booster


« On constate un déficit de mobilité de nos étudiants qui ont des difficultés à se déplacer parfois au sein même de la région », justifie le président du PRES qui espère, à travers cette initiative «instiller une culture internationale naturelle.» Parmi les initiatives déjà existantes en matière de mobilité : les étudiants de Courtrai peuvent déjà prendre un cours d’introduction au droit français et ceux d’économie peuvent prendre un cours à l’IESEG de Lille. D’autre part, un diplôme conjoint entre les formations «Sciences de gestion » et «Ingénieurs de gestion » des FUCAM et « Sciences économiques appliquées » à la KULAK existe déjà.


"Honours college" pour les meilleurs


« Nous nous sommes inspirés du modèle hollandais des "honours college", notamment de celui de Leyden,  poursuit Christian Sergheraert. Mais il n’existait pas un tel modèle tranfrontalier, c’est une première. » Concrètement, trente à quarante étudiants, sélectionnés sur la base de leur dossier scolaire et de leur motivation, participeront à partir de janvier 2012, à un ensemble de cours et séminaires approfondis. Ce programme additionnel en petits groupes, et accessible à partir de la licence 3, permettra de valider trente crédits ECTS, en supplément des 180 crédits de la licence.

Il vise à repérer de bons profils d’étudiants et à les motiver pour poursuivre leur cursus universitaire au plus haut niveau. «Nous avons une masse critique trop faible de docteurs (NDLR : 2000 pour Lille et  3000 pour le PRES) et ce programme peut nous permettre d’accompagner des étudiants jusqu’au master puis au doctorat » complète le président du PRES. «Pour assurer notre objectif d’internationalisation de l’enseignement, nous ne pouvons pas rester tout seul » explique de son côté Jan Beirlant, recteur de l’Université catholique de Louvain à Courtrai, (la KULAK). Et ce dernier de rappeler l’objectif de la Flandre en faveur du bilinguisme et celui d’avoir d’ici 2020, un étudiant sur cinq avec une expérience internationale.


De l’intérêt du plurilinguisme


Le développement des apprentissages linguistiques est également au programme. « L’académie est très concernée pour préparer les jeunes très tôt au bilinguisme » estime le recteur Marie-Jeanne Philippe. Diverses initiatives visent à doubler d’ici quatre ans, le nombre d’élèves (4 000 actuellement) apprenant le Néerlandais. Cela passe par exemple par des classes bi-langues (anglais-néerlandais) ouvertes au collège ou par une plateforme d’apprentissage de la langue à destination des élèves des filières professionnelles.


800 000 € de budget


Ce programme pilote d’une durée de deux ans, bénéficie d’un budget de 800 000 € dont la moitié est financé par le Fonds Européen (FEDER), avec participation des trois universités, de la province de Flandre occidentale, du Ministère de l’Enseignement  flamand et de la Région Wallonne.

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