Crise des universités : entre attente d'annonces et remobilisation

Fabienne Guimont Publié le

Par qui passera la sortie de crise dans les universités ? En déplacement le 17 février à Corbeil-Essonne (académie de Versailles), sur le thème des stages d’anglais organisés dans les lycées pendant les vacances, Xavier Darcos a réaffirmé son refus de repousser la réforme de la formation des enseignants.

« Il n'y a pas pour l'instant de raison objective pour (la) repousser. Ce n'est l'intérêt de personne », a-t-il déclaré. « La mastérisation ne me paraît pas en soi poser un problème », a ajouté le ministre de l'Education nationale, qui a aussi évoqué une « année de transition », « d'ici la mise en application complète de la réforme ».

Mea culpa sur la réforme du lycée

Sur la réforme des lycées, qu’il a été en revanche contraint de repousser en décembre 2008 (« une interruption momentanée »), le ministre a fait un début de mea culpa en estimant qu’elle aurait dû être impulsée au niveau des établissements et non « d’en haut ».

La médiatrice consulte pendant 15 jours

La médiatrice nommée par Valérie Pécresse, Claire Bazy-Malaurie, a quant à elle commencé les consultations auprès des acteurs de la communauté universitaire, le 16 février, a indiqué le ministère de l'Enseignement supérieur. Elles devraient durer  quinze jours.

Sauvons la recherche (SLR) a de son côté communiqué sur son refus de rencontrer la médiatrice. L’association considère que « Le pouvoir joue la stratégie du pourrissement ».

Sur les maquettes de masters - dont moins d'une dizaine ont été remontées selon le ministère - l'entourage de Valérie Pécresse indique que la ministre est en cours de discussion avec la CPU, notamment pour "trouver une solution" permettant de tenir la date du 31 mars 2009 annoncée par l'AERES.

Manifestations prévues le 19 février

En face, les universités restent mobilisées cette semaine. Le 17 février, des tracts ont été distribués au public dans les gares par des étudiants et des enseignants-chercheurs, souhaitant les sensibiliser à leurs revendications. Une information auprès du grand public organisée avant les manifestations prévues le 19 février à Paris et en province, à l’appel d’une intersyndicale du supérieur (FSU, CGT, FO, Solidaires, Sauvons la recherche, Sauvons l'université, Unef) à laquelle se sont ralliés l’UNSA-Education, AutonomeSup et le SNUIPP-FSU.

La coordination des universités a fixé au lendemain, le 20 février, son assemblée générale à Paris 10 Nanterre. Du côté de l’Elysée, Nicolas Sarkozy devrait s’exprimer le 18 ou 19 février après la réunion avec les organisations syndicales mercredi. Des annonces en perspective ?

Fabienne Guimont | Publié le