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CTI-AERES : une visite commune des évaluateurs d’ici à l’été ?

Fabienne Guimont Publié le

Où en sont les négociations entre l'AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et la CTI (Commission des titres d’ingénieur) pour rapprocher leurs évaluations des écoles d'ingénieurs ? A priori, cette dernière n'est plus menacée d'absorption par l'Agence mais tout n'est pas réglé. L’AERES veut caler avant l’été 2009 une visite commune des écoles d’ingénieurs sur le terrain avec les experts de la CTI. Du simple bon sens pour que les écoles d’ingénieurs ne voient pas défiler les évaluateurs à la chaîne. Mais dans cette hypothèse, la Commission devrait s’aligner sur l’évaluation quadriennale de l’AERES alors que ses habilitations se déroulent tous les six ans.

Autre chantier : l'AERES entend élargir l'accès au doctorat pour les ingénieurs diplômés. Là aussi, les frictions peuvent réapparaître, la CTI évaluant les formations d'ingénieurs alors que les masters et écoles doctorales relèvent du champs de compétences de l’AERES. Les deux institutions doivent se retrouver avant Noël 2008 pour discuter de ces deux sujets.   

Un référentiel élaboré sur la recherche et la gouvernance

Jean-François Dhainaut, le président de l’Agence est venu témoigner d'avancées plus concrètes devant les directeurs de la CDEFI, le 14 novembre 2008, en présentant le futur référentiel d’évaluation sur la recherche et la gouvernance des écoles d’ingénieurs. Finalisé avec un groupe de travail coordonné par Robert Chabbal - regroupant des représentants de la CTI et de l’AERES - il s’inspire du référentiel élaboré avec l’INRA . Les prochaines écoles concernées sont celles de la vague D (Paris, Créteil, Versailles, Lille, Antilles-Guyane, La Réunion).

Les indicateurs portent sur la recherche amont, la recherche partenariale, la valorisation de la recherche, le lien formation-recherche et l’organisation des écoles d’ingénieurs. « Cette évaluation doit être un guide à la gouvernance et à la mise en œuvre d’une stratégie. Les items sur la recherche appliquée sont plus développés que dans le référentiel utilisé pour les écoles de la vague C», explique le président de l’AERES.

L'AERES est-elle soluble dans le monde de l'ingénierie ?

Répondant à sa présentation, Paul Jacquet, premier vice-président de la CDEFI, a insisté sur « le continuum recherche-formation-industrie » fondant les écoles d’ingénieurs. « Pour nous, la CTI est un organisme qui met au cœur de son activité ces trois aspects ». Une manière de dire que la répartition des rôles entre la CTI habilitant/accréditant les formations et diplômes et l’AERES évaluant la recherche et la gouvernance ne va pas encore de soi.  

Autre reproche formulé : les évaluateurs de l’AERES issus du monde industriel ne seraient pas en nombre suffisant. Une allégation que le président de l’Agence reconnaît en estimant leur nombre à une centaine sur 6000 évaluateurs, tout en rejetant la balle dans le camp de la CTI : « On a des entrepreneurs venant de la CTI, mais on aimerait avoir des entrepreneurs dont le business n’est pas l’évaluation, des entrepreneurs qui ont les mains dans le cambouis ».

      

Fabienne Guimont | Publié le