Frais d'inscription : Dauphine veut faire payer les plus riches

Marie-Anne Nourry Publié le
C'est confirmé, Dauphine augmentera ses droits de scolarité à la rentrée 2014. Les nouveaux tarifs des diplômes "grand établissement" ont été mis en ligne sur le site Internet de l'université parisienne ce vendredi 7 mars 2014. Principaux concernés par cette hausse : les revenus supérieurs à 120.000 euros.

Le vote des nouveaux tarifs pour les diplômes "maison" de l'université Paris-Dauphine était à l'ordre du jour du conseil d'administration qui s'est tenu le 3 mars 2014. Un projet révélé dans un communiqué de l'Unef daté du 4 mars et dénonçant une "fuite en avant" ainsi qu'une "augmentation généralisée des frais de scolarité".

En première année, les droits annuels vont ainsi passer de 500 à 520 euros. Mais c'est surtout au niveau master que les étudiants dauphinois seront impactés. La fourchette, basée sur les revenus des parents, qui s'étendait de 1.575 à 4.200 euros, va en effet grimper d'un cran. Les étudiants en master devront débourser entre 1.620 et 5.940 euros, comme l'avait indiqué l'Unef. Soit une augmentation supérieure à 40 % pour les plus gros revenus. "C'est le principe de Dauphine : plus les parents gagnent d'argent, plus ils sont mis à contribution", justifie l'université.

Fourchette tarifaire : des paliers supplémentaires

Pour faire passer la pilule, Dauphine a ajouté des paliers. La fourchette haute, applicable aux salaires supérieurs à 80.000 euros, correspondra dorénavant aux salaires supérieurs à 120.000 euros. Ce qui signifie que les familles dont les revenus se situent entre 80.000 et 100.000 euros subiront une augmentation moindre d'à peine 3 %.

En outre, l'université parisienne a augmenté le montant des abattements de 525 à 540 euros. Seront notamment concernées les familles dont la résidence fiscale se situent en dehors de l'Ile-de-France et dont les revenus sont compris entre 35.000 et 60.000 euros.

Les grands perdants de cette augmentation sont sans conteste les étudiants dont les parents n'habitent pas dans l’Union européenne. L'Unef avait souligné le passage, pour cette catégorie, de 3.150 à 7.000 euros. S'il y a eu des "ajustements" depuis, comme s'en défend l'université, ils devront tout de même s'acquitter d'un montant annuel de 6.000 euros, indépendamment de leur niveau de revenu et sans possibilité d'abattement.

Marie-Anne Nourry | Publié le