Dépenses d'éducation : le supérieur toujours derrière le secondaire

Fabienne Guimont Publié le

Combien la collectivité nationale est-elle prête à investir dans l’enseignement supérieur ? Les derniers chiffres disponibles sur le sujet sont ceux de 2007 (déjà publiés dans L’état de l’Enseignement supérieur et de la recherche en France, décembre 2008 ). La DEPP a publié, le 27 mai 2009, une note d’information récapitulant l’effort public en matière d’éducation pour cette même année 2007.

Un élève de prépa = 1,5 étudiant de licence

La dépense moyenne annuelle par étudiant est de 10 150 €, soit moins que pour un lycéen de l’enseignement général et technologique (10 240 €). Et les disparités entre filières d’études sont toujours aussi criantes. Le coût d’un élève en classe prépa (13 880 €) revient à une fois et demi celui d’un étudiant de licence à l’université (8970 €). Cet écart a toutefois tendance à s'estomper : en 1992, un élève de prépa "valait" quasiment le double d'un étudiant d'université. Les élèves de STS (13 360 €) sont largement devant ceux des IUT (9020 €).

Les études en lycée plus chères qu’en université

La Note d’information ministérielle explicite ainsi ces différences de traitement entre élèves et étudiants : «Les sections de techniciens supérieurs (STS) et les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) implantées dans des lycées bénéficient de taux d’encadrement du même ordre que ceux de l’enseignement secondaire. Les enseignants intervenant dans ces filières sont souvent agrégés, voire pour les CPGE, professeurs de chaire supérieure, corps où se conjuguent une rémunération plus élevée et une obligation de service plus faible que dans l'enseignement secondaire. La situation est différente en université en ce qui concerne les taux d’encadrement. La majeure partie des cours – surtout au niveau du cycle licence qui représente plus de la moitié des étudiants – est dispensée en amphithéâtre ».

La Note impute le rapprochement du coût par étudiant de licence à l'université de celui par étudiant d'IUT à l’augmentation des effectifs en licences professionnelles depuis 2001-2002 dont beaucoup sont portées par ces Instituts.

La France en dessous de la moyenne

De 1980 à 2007, les effectifs étudiants ont été multipliés par 2,4. Dans le même temps, la dépense a progressé de 35 % (loin derrière les taux d’inflation cumulés), contre 79 % dans le premier degré et 63 % dans le second degré. Alors que la croissance des dépenses sur cette période était estimée à 3,3% par an dans les données parues jusqu’alors, la Note d’information donne une croissance annuelle de 1,1%.

La France, avec moins de 11000 dollars, reste en dessous dela moyenne des pays de l’OCDE pour la dépense par étudiant (11 510 dollars).

Fabienne Guimont | Publié le