Des enseignants-chercheurs en gestion dénoncent la montée en puissance des classements de revues

Jessica Gourdon Publié le
Des enseignants-chercheurs en gestion dénoncent la montée en puissance des classements de revues
A l'ESC La Rochelle // © 
Des enseignants chercheurs en gestion contestent la prééminence des classements de revues académiques dans leur évaluation.

"L’usage borné des classements de revues académiques est contre-productif pour la recherche", prévient Pierre-Yves Gomez, président de la SFM (société française de management , qui rassemble 200 enseignants-chercheurs en gestion) et professeur à l'EM Lyon.

Les classements de revues académiques sont réalisés par différentes institutions, notamment le CNRS (liste utilisée par l'Etudiant pour son palmarès des grandes écoles), l'Aeres, la Fnege, etc.

Dans un communiqué diffusé le 10 janvier 2012, Pierre-Yves Gomez dénonce un système d'évaluation des enseignants "focalisé sur la publication académique" où les revues "sont classées selon des étoiles, tandis que l’objectif des chercheurs consiste désormais à viser une publication dans ces revues pour prouver leur excellence."

Pour la SFM, l'usage démesuré des classements encourage "des logiques de carrières individuelles plutôt que le développement de programmes de recherche collectifs de long terme". Il conduit aussi à un système où l’évaluation des pairs prime sur l’utilité sociale de la recherche.

"Il est du devoir de notre communauté scientifique, mais aussi de tous ceux qui participent à cette course absurde à la publication pour la publication, de prendre conscience des conséquences qu’elle pourrait avoir sur la recherche en gestion, surtout dans la période économique que nous allons traverser et qui nécessitera plus que jamais une recherche pertinente", poursuit-il.

Dans un span style="font-weight: bold;">avis publié en décembre 2011, la SFM emet plusieurs recommandations pour faire évoluer ce système : prise en compte plus large des travaux des chercheurs (ouvrages, cas, working papers) ; élargissement du panel des revues ; création par chaque établissement de sa propre liste, en fonction de sa politique scientifique ; élaboration de plusieurs listes référentes.

Jessica Gourdon | Publié le