Des pistes pour déployer le volontariat en France et en Europe

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Premier temps fort de l’année européenne du bénévolat et du volontariat, ce mercredi 10 février s’est tenue à Paris une conférence intitulée « Pour une Europe des volontariats » organisée par span style="FONT-WEIGHT: bold">l’agence du Service civique, span style="FONT-WEIGHT: bold">l’Institut de la jeunesse et de l’éducation prioritaire (INJEP) et strong>l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). L’occasion de témoigner de l’engouement des jeunes pour les différents programmes européens de volontariat, dont le Service civique français, un dispositif qui a concerné 9 000 jeunes en 2010, et qui reste à déployer plus largement.

« C’est une expérience unique. », « On n’en sort changé pour la vie », « Quand on y goûte, on a envie d’y retourner », « J’ai l’impression d’avoir trouvé ma place dans la société »… Dans la salle comme à travers un court reportage diffusé en introduction des discussions, les témoignages sont unanimes. De retour d’expériences ou en attente d’un engagement, les 200 jeunes présents à cette conférence et venus de plusieurs pays européens ont fait part de leur enthousiasme pour le volontariat. « La force du volontariat c’est que pour une fois la jeunesse est considérée comme une ressource », a souligné Ahmed El Khadiri, délégué général d’Animafac. Après une première table ronde consacrée à la diversité des dispositifs européens, les débats ont permis d’échanger sur les expériences de chacun et de proposer des orientations pour dynamiser les dispositifs existants.

Améliorer l’adéquation entre les offres et les demandes


« Depuis un an, le service civique a montré qu’il répondait aux attentes des jeunes qui veulent se rendre utiles, qui veulent vivre des aventures, s’engager sur des missions… il faut aller plus loin », a estimé Martin Hirsch, président de l’agence du Service civique. C’est qu’avec un objectif de 15 000 volontaires en 2011 qui doit être porté à 75 000 par an d’ici 2015, une montée en puissance s’impose. Avec quelques freins à lever. « J’ai déposé un dossier pour travailler dans l’insertion de jeunes handicapés mais je n’ai toujours pas trouvé un projet associatif qui correspond à mon projet », témoigne Jérémie. « Nous devons améliorer l’adéquation entre les offres des associations et les demandes des jeunes candidats à une expérience de volontariat », a noté Jean-Benoit Dujol, directeur de l’agence du Service civique qui a enregistré 38 000 demandes d’information pour le Service civique pour seulement 15 000 postes de volontaires à financer.

Des barrières à l’entrée à faire tomber


« Dans les quartiers, on ne manque pas de bonnes volontés mais d’informations sur ces dispositifs », a fait remarquer un intervenant dans la salle. « Le manque d’informations, l’autocensure ou encore les questions financières sont autant de barrières à l’entrée que nous devons faire tomber pour favoriser la mixité sociale, pour que le service civique concerne tous les jeunes quelque soit leur milieu social et leur niveau de diplôme, » a répondu le directeur de l’agence du Service civique. A ce titre, la question de l’indemnisation, de 540 à 640 euros par mois, n’est évidemment pas anodine pour quelques-uns des jeunes présents à cette rencontre. « J’ai vraiment envie de m’investir dans le volontariat, explique Zohra, mais je le prends aussi comme une première expérience professionnelle qui doit me permettre de vivre et quand on a peu de moyens ce n’est pas évident de faire ce choix. »

Un enjeu européen


« Environ 800 jeunes français partent chaque année en service volontaire européen : ce chiffre doit être augmenté » a estimé pour sa part Martine Gustin-Fall, directrice adjoint de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire). Pour déployer ces programmes, tous les intervenants se sont accordés sur la nécessité de créer des synergies entre les dispositifs nationaux et les formes de volontariat soutenues par la Commission européenne, dont le Service volontaire européen (SVE) . Par exemple, des plateformes communes de formation pourraient être proposées aux volontaires des différentes nationalités européennes. « Les programmes de mobilité européenne doivent être d’autant plus défendus qu’ils permettent d’aider les jeunes, souvent les moins qualifiés, à améliorer leur insertion », a noté la député européenne Elisabeth Morin-Chartier qui a plaidé pour mieux faire reconnaître auprès des employeurs les compétences acquises lors de ces expériences de volontariat.

Des pistes pour concilier études et volontariat

Enfin, l’un des leviers mis en avant pour favoriser le volontariat concerne les liens à établir avec les cursus d’études. « Je voudrais pouvoir m’engager mais j’ai peur au retour de six mois ou un an de prendre du retard sur mes études », explique Elise, une étudiante en licence d’anglais. Sur ce point plusieurs pistes ont été lancées, notamment un aménagement des cursus d’études à envisager au cas par cas avec chaque université, une reconnaissance du volontariat pour permettre l’octroi de crédits ECTS, ou encore des modalités de missions de volontariats sur quelques heures par semaine. A la carte donc.

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