Doctorat : la CDEFI propose un label "Ingénierie pour l’entreprise"

Marie-Anne Nourry Publié le
Pour promouvoir le doctorat auprès des entreprises et des élèves ingénieurs, la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs) projette de créer un label "Ingénierie pour l’entreprise". Il sera délivré aux docteurs ayant acquis l’ensemble des compétences nécessaires pour un poste en entreprise, selon un référentiel analogue à celui mis en place pour les formations d’ingénieurs. Le projet était à l’ordre du jour de la dernière assemblée générale de la CDEFI, organisée à Télécoms ParisTech le 19 novembre 2010.

"Dans une économie mondiale basée sur l’innovation, le doctorat est nécessaire et complémentaire au diplôme d’ingénieur", affirme Christian Lerminiaux, 1er vice-président de la CDEFI et directeur de l’UTT (Université de Technologie de Troyes). Pour être compétitives à l’international, les écoles d’ingénieurs doivent travailler sur l’attractivité du doctorat, qui reste difficilement lisible sur le marché du travail en France. Un défi de taille puisque seuls 8% des élèves ingénieurs, qui forment "le principal vivier de diplômés de niveau master en sciences et technologie", ont poursuivi en thèse après l’obtention de leur diplôme en 2009.  

"Nous allons calquer la méthodologie de la CTI "

Pour recevoir le label "Ingénierie en entreprise", le diplômé devra posséder une méthodologie de la recherche applicable au sein de l’entreprise et savoir travailler dans un contexte international. Le label sera apposé, conjointement par l’école doctorale et la formation d’ingénieur, au doctorat délivré par l’établissement dont dépend l’école doctorale. Le jury qui délivrera le label sera distinct du jury de thèse et composé à 50% de représentants du monde industriel.

"Le projet n’a pas été discuté avec la CPU (Conférence des présidents d’université), précise Christian Lerminiaux. Nous attendions que le système soit lancé pour communiquer." Prochaine étape en février 2011 avec une expérimentation du label. Des couples d’écoles doctorales et d’écoles d’ingénieurs vont être sélectionnés, et un comité de suivi incluant des membres du monde économique mis en place.

"La reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives est impossible"  

Concernant le statut problématique des docteurs en entreprise, Hugues-Arnaud Mayer, président de la commission "Recherche et innovation" du MEDEF (Mouvement des entreprises de France), invité à l'assemblée générale de la CDEFI, est catégorique. "Dans les conventions collectives, on reconnaît une fonction, pas un diplôme. Faire entrer les diplômes dans les conventions collectives condamnerait l’ascenseur social".

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