Écoles d’ingénieurs : l’ENI Metz intègre l’université de Lorraine à marche forcée

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger Publié le
Écoles d’ingénieurs : l’ENI Metz intègre l’université de Lorraine à marche forcée
L'intégration de l'Enim à l'université de Lorraine se traduira par l'intégration d'une vingtaine de personnels Biatts à l'université et par la mise en place de synergies pédagogiques. // ©  Philippe Bohlinger
Après 50 ans d'autonomie, l’École nationale d’ingénieurs de Metz intégrera l’université de Lorraine le 1er janvier 2016. Le ministère de l’Enseignement supérieur a fortement poussé dans cette direction. C'est également la fin du concours commun entre les ENI qui se profile.

Seul établissement public d'enseignement supérieur lorrain encore directement rattaché au ministère de l'Enseignement supérieur avec l'université, l'École nationale d'ingénieurs de Metz, école spécialisée en génie mécanique et industriel de 945 étudiants, entrera officiellement dans le giron de l'université de Lorraine le 1er janvier 2016.

Un virage qualifié d'"historique" par son directeur, Pierre Chevrier, qui a évoqué le 2 octobre lors d'une conférence de presse, "plus de cinquante années d'indépendance et d'autonomie totale, un établissement public à caractère administratif (EPA) où tout se décide sur place".

Un an plus tôt que prévu

Notifiée par un décret du 11 septembre 2015, cette intégration anticipe d'un an le calendrier du contrat de site lorrain 2013-2017."La loi Fioraso de 2013 a été un accélérateur", commente Pierre Mutzenhardt, le président de l'UL. Liée jusqu'à présent par une convention d'association, l'école d'ingénieurs va devenir la 11e école d'ingénieurs intégrée au collégium Lorraine INP.

"Cette intégration permet à Lorraine INP de devenir le premier établissement français en termes de formation d'ingénieurs, avec 6.000 élèves ingénieurs. Si nous voulons peser internationalement, nous avons besoin d'atteindre une masse critique", estime Yves Granjon, directeur du collégium Lorraine INP, qui devrait devancer en effectifs Grenoble INP (5.500 étudiants).

Clap de fin pour le concours commun

Cette assimilation achève de tourner une page, celle du groupe ENI (Écoles nationales d'ingénieurs), né de la création entre 1960 et 1965 des écoles de Tarbes (intégrée à INP Toulouse), Saint-Etienne (Centrale Lyon), Brest (Télécom Bretagne) et de Metz. L'édition 2016 de leur concours commun devrait être la dernière.

"Les ENI avaient deux choix possibles : soit intégrer un réseau à têtes de pont (ENSAM, Supélec, Centrale, etc.), soit un réseau des sites. L'Enim a fait le second choix, sous l'impulsion du ministère", admet le président de l'UL.

Pierre Chevrier nuance : "Nous avions envisagé de conserver notre autonomie et de développer des partenariats forts avec les Arts et métiers. Mais nous sommes un établissement sous tutelle du MESR".

Une des premières étapes de cette intégration sera le transfert, courant 2016, d'une vingtaine de personnels Biatss de l'Enim vers les services centraux de l'UL : numérique, patrimoine immobilier et documentation.

Une seconde pourrait être la mise en place de synergies pédagogiques, notamment avec l'UFR MIM (Mathématiques, informatique, mécanique), qui s'installera à la rentrée 2017 à proximité de l'école. Enfin, l'UL compte notamment sur l'Enim – unique école du collégium implantée à Metz – pour renforcer ses liens avec le tissu économique à forte connotation industrielle du nord de la Lorraine.

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger | Publié le