École européenne du droit : Toulouse 1 poursuit sa course à l'excellence

Marie-Anne Nourry Publié le
École européenne du droit : Toulouse 1 poursuit sa course à l'excellence
La Bibliothèque de l'Arsenal de l'université Toulouse 1 // ©  JPGPhotos / UT1 Capitole
Trois ans après l'ouverture d'une école d'économie, Toulouse 1 Capitole poursuit sur sa lancée avec la création d'une école européenne du droit. Sélective et fondée sur des doubles diplômes, la Toulouse European School of Law ambitionne de former des juristes européens.

Après la création de la TSE (Toulouse School of Economics) en 2011, qui se présentait alors comme un "établissement d'un nouveau genre", Toulouse 1 Capitole a remis le couvert avec cette fois-ci une école européenne du droit. Pour présenter la TESL (Toulouse European School of Law) à la presse, l'université a mis les petits plats dans les grands. C'est dans un salon cossu du Quai d'Orsay, sous le haut patronage de Laurent Fabius, qu'elle a dévoilé les traits de cette nouvelle école. Le maire et le bâtonnier de la ville rose avaient fait le déplacement. Le comité d'orientation stratégique réunissant une quinzaine de pointures du monde juridique était, lui, presque au complet.

Le concept de l'école, qui fera partie intégrante de la faculté de droit et science politique, n'est pourtant pas tout à fait inédit puisque les doubles diplômes sur lesquels elle va reposer existent déjà. Il s'agit plutôt de marquer d'une pierre blanche la formation de "juristes européens". "Nous partons d'un socle de doubles diplômes pour créer une école européenne du droit, en réseau avec nos universités partenaires, résume Bruno Sire, président de Toulouse 1. L'idée est de former des juristes qui sauront articuler différents systèmes juridiques en Europe."

Nous partons d'un socle de doubles diplômes pour créer une école européenne du droit, en réseau avec nos universités partenaires (B. Sire)

12 doubles diplômes et 9 pays partenaires

Afin de renforcer les liens avec les universités du réseau, Toulouse 1 prévoit de créer à la rentrée 2014 une école doctorale à dimension européenne. Elle mijote également une formation en culture générale du droit européen qui sera commune aux établissements partenaires. "Celle-ci constituera un DU (diplôme universitaire) que les étudiants devront valider en plus de leur double diplôme pour obtenir le label de la TESL", précise Bruno Sire.

Pour les étudiants français, le coût des études restera inchangé : 180 € pour l'inscription en France auxquels s'ajoutera celle dans l'université d'accueil. Avec des tarifs parfois très élevés : 9.000 € à Essex (Angleterre), par exemple. "Les conventions de double diplôme n'entrent pas dans le cadre du programme Erasmus", rappelle le président toulousain.
Les étudiants étrangers, qui représenteront 40 % des effectifs et bénéficieront d'un cursus spécifique en anglais, devront quant à eux s'acquitter de 3.000 € pour une année en France.

Sélection à l'entrée

La TESL bénéficiera du système du numerus clausus. Elle pourra sélectionner les étudiants sur leur niveau en langue, comme c'était déjà le cas avec les doubles diplômes. Et ce n'est pas tout : "Nous souhaitons mettre en place, au niveau du réseau, un test d'aptitudes en droit. Aucun bac, même avec une mention très bien, ne garantit de telles connaissances à ce jour", ajoute Bruno Sire.

La sélection, une notion qui fâche à l'université. Mais la spécificité des doubles diplômes, selon le président toulousain, justifie à elle seule de travailler sur des effectifs réduits et donc de sélectionner les candidats. "Les places sont limitées pour les échanges. A Essex, par exemple, nous n'avons que 60 places disponibles pour 250 demandes", plaide Bruno Sire. Une dérogation qui pourrait toutefois faire débat à l'heure où d'autres formations pratiquent le tirage au sort.

Marie-Anne Nourry | Publié le