Écoles d'ingénieurs : CPE Lyon renonce à la fusion avec Mines Saint-Étienne

Laura Makary Publié le
Écoles d'ingénieurs : CPE Lyon renonce à la fusion avec Mines Saint-Étienne
CPE Lyon a décidé de se tourner vers l'Université de Lyon, pour rejoindre son futur pôle d'ingénierie. // ©  Cyril Entzmann/Divergence pour l'Etudiant
Pas de fusion pour les deux écoles de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le conseil d'administration de CPE Lyon a finalement voté une motion ajournant ce projet, le 22 mai 2017. L'école privée souhaite désormais "étudier les opportunités offertes par le projet" de l'Université de Lyon.

Clap de fin pour la fusion de CPE Lyon et de l'École des mines de Saint-Étienne. Lors de son conseil d'administration du 22 mai 2017, CPE Lyon a ajourné le projet, et estimé que, malgré "des avancées constatées", "[celles-ci] n'ont pas permis de conclure positivement dans les délais impartis."

Après presque deux ans de discussions, le projet de rapprochement s'était pourtant accéléré : les deux établissements étaient entrés en négociation exclusive depuis juin 2016 afin d'étudier la faisabilité d'une fusion. La nouvelle école unifiée, de statut public, aurait formé chaque année près de 2.500 étudiants.

Des questions restées sans réponse

"Fin janvier 2017, notre étude avait conclu que la fusion était faisable d'un point de vue technique. Néanmoins, il restait deux éléments décisifs à nos yeux : la préservation d'une relation d'association étroite avec l'université Lyon 1, un partenaire de longue date de l'école, notamment sur la recherche, et le fait que le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de l'Industrie trouvent un accord pour que les subventions de l'école soient conservées", détaille à EducPros Bernard Bigot, président du conseil d'administration de CPE Lyon.

Pour ce dernier, ces questions n'ont pas été résolues à temps. "Nous avons essayé d'obtenir des réponses sur ces deux points, mais cela n'a pas été le cas dans le calendrier imparti. Alors, plutôt que de rester dans l'incertitude, nous avons préféré constater que les conditions n'étaient pas remplies et donc que le projet n'était pas viable", ajoute-t-il.

De son côté, Mines Saint-Étienne a simplement publié un communiqué court le 24 mai 2017, remerciant "les équipes qui se sont mobilisées sur l'étude de rapprochement entre l'école et CPE depuis plus d'un an". Et précise qu'elle "poursuivra bien entendu ses collaborations avec divers partenaires régionaux, notamment à Lyon".

Pourtant, le ministère de l'Économie, tutelle des Mines Saint-Étienne, contacté par EducPros, se déclarait prêt à soutenir la fusion. "Cet arrêt du projet est une décision de CPE Lyon. Jusqu'à présent, nous laissions les écoles régler cette affaire avant de nous pencher sur les questions de financement. Mais CPE a préféré renforcer ses liens avec l'Université de Lyon et c'est bien entendu son choix", souligne-t-on au ministère.

CPE se rapproche de l'Université de Lyon

CPE se tourne en effet désormais vers la Comue lyonnaise. "Étant donné que cette première hypothèse n'a pas pu aller à son terme, le conseil d'administration a demandé à examiner la possibilité d'une intégration dans le projet d'Idex", déclare Bernard Bigot. Dans son communiqué, l'école explique ainsi "étudier prioritairement, dans les mois à venir, les opportunités offertes par le projet d'université unique intégrée que porte l'Université de Lyon et notamment en son sein la création d'un pôle de technologie-ingénierie", avec Lyon 1.

"L'entrée possible dans ce nouveau département d'ingénierie est une opportunité ouverte par l'Idex. Nous devons désormais réfléchir aux avantages et aux inconvénients de ce rapprochement, ainsi qu'aux questions d'organisation", ajoute Gérard Pignault, directeur de CPE. Notamment sur sa forme, mais surtout sur le futur statut de l'école et sur la conservation ou non de sa personnalité morale. Une question actuellement en débat au sein de la Comue.

Laura Makary | Publié le